Société Un guide pour plus de respect entre les sexes au collège et au lycée

« Les insultes à caractère sexiste, c’est notre quotidien », constate ce professeur de collège invité au séminaire régional sur la lutte contre les violences faites aux femmes organisé à Rennes par l’Union régionale bretonne des Centres d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF).

Des attitudes sexistes que l’Education nationale a choisi de prendre en compte depuis 2006. C’est l’objet de la Convention interministérielle 2006-2011 pour l’égalité entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes dans le système éducatif.

Depuis quelques semaines, un guide réalisé par la direction générale de l’enseignement scolaire en partenariat avec le service des droits des femmes et de l’égalité du ministère des Solidarités et de la Cohésion sociale propose à tous les personnels des établissements scolaires des éléments sur les comportements sexistes à l’école afin de prévenir, repérer et agir.

Ses objectifs : s’appuyer sur les compétences des différents personnels pour leur permettre « d’intervenir dans l’écoute et la fermeté, d’affirmer et d’imposer les notions d’égalité et de respect mutuel ».

La violence, un phénomène sexué

Mieux connaître les comportements violents, pour mieux les prévenir. C’est le message du guide qui rappelle quelques données essentielles concernant la violence scolaire. On y apprend ainsi qu’il s’agit d’un phénomène largement sexué qui se déroule majoritairement entre personnes du sexe masculin. 60 % des cas ne concernent que les garçons et font appel presque toujours à des actes de violence physique. 10,5% des cas ne concernent que des filles entre elles.

Les filles victimes, elles, subissent plus largement des violences à caractère sexuel (11,7% des actes déclarés contre moins de 1% chez les garçons) ou des violences verbales (12% contre 6%).

Le guide propose des repères bibliographiques, des adresses utiles et précise que le travail éducatif se fait non seulement à travers les programmes d’enseignement mais aussi par les séances obligatoires d’éducation à la sexualité prévues dans l’horaire global annuel et les séances et actions de prévention de la maltraitance et des violences sexuelles en partenariat avec le monde associatif.

Des initiatives en Bretagne

Des associations qui se mobilisent d’ailleurs depuis plusieurs années sur le sujet. En Bretagne, par exemple, à l’occasion de la journée contre les violences faites aux femmes en novembre dernier, une table ronde réunissait à Rennes des acteurs de prévention venus notamment présenter le dispositif « Envie 2 respect ».

Au collège la Binquenais, en partenariat avec le CIDFF 35, le Planning familial et l’association Liberté Couleurs, tous les élèves et tous les personnels (équipe pédagogique, équipe administrative, équipe technique, professionnels de santé) sont invités depuis plusieurs années à rentrer dans cette démarche avec des animations adaptée aux différentes classes, de la 6e à la 3e

Nicole Guenneugues, chargée de mission académique pour l’égalité filles/garçons, a souligné les points forts de l’expérience : « C’est un travail éducatif qui s’appuie sur une approche positive de l’élève sans chercher à moraliser ou culpabiliser, qui prend en compte les représentations des jeunes et les place en situation d’action, qui accroît leurs capacités à résister à l’influence des pairs dans le respect des autres et le respect de la loi. »

Geneviève Roy, ÉGALITÉ

print