Non classé Allemagne : l’emprise de la maternité

Cet article est un focus de l’article Femmes européennes : la révolution inachevée

Avec un nombre moyen d’enfants par femme de 1,36 en 2009, l’Allemagne a l’un des taux de fécondité les plus bas d’Europe. « La faute à la norme sociale selon laquelle une mère doit rester au foyer », explique Marie-Thérèse Letablier, sociologue au Centre d’études de l’emploi. Cette injonction a entraîné des écarts de salaires entre hommes et femmes parmi les plus élevés d’Europe, les femmes actives se retrouvant souvent dans des emplois à temps partiel ou des « petits boulots ». Par ailleurs, de plus en plus de femmes qualifiées ont renoncé à la maternité pour privilégier leur vie professionnelle.

Au début des années 2000, les Verts et les sociaux-démocrates ont mené une réforme de la politique familiale, afin de permettre une meilleure conciliation entre vie familiale et vie professionnelle : congé parental raccourci, mieux rémunéré et plus ouvert aux pères, large programme d’ouverture de places d’accueil pour les jeunes enfants…

Il est encore trop tôt pour en faire le bilan. « Si le poids de la culpabilité pèse moins sur les mères et si les structures d’accueil pour les jeunes enfants sont plus nombreuses, les mères actives continuent à opter majoritairement pour des temps partiels, maintenant ainsi les discriminations en termes de promotion et de rémunération », analyse Marie-Thérèse Letablier.

Claire Alet

En savoir plus : « La réforme de la politique familiale en Allemagne : de nouveaux horizons pour les femmes ? », par Jeanne Fagnani et Antoine Math, Droit social n° 5, mai 2007.

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