Société « Le Centre Hubertine-Auclert veut promouvoir une culture de l’égalité »

Le Centre Hubertine-Auclert est une association créée en fin 2009 à l’initiative du conseil régional d’Ile-de-France. Composé de 53 membres dont 48 associations, il vise à aider plus efficacement les associations franciliennes œuvrant sur le terrain de l’égalité entre les femmes et les hommes.
Le Centre vient du publier son « livre blanc des associations féministes franciliennes, 15 recommandations pour l’égalité femmes-hommes ». Sa directrice, Claudie Baudino, a répondu à nos questions.

Pourquoi le Centre Hubertine-Auclert a-t-il été créé ?

Le conseil régional d’Ile-de-France voulait se doter d’une structure lui permettant de travailler en synergie avec les associations, qui sont les principales actrices du travail en faveur de l’égalité femmes-hommes sur le terrain.

Pour cela, le conseil régional a proposé à des associations franciliennes de travailler avec lui à la construction du Centre Hubertine-Auclert. C’est une construction commune du conseil régional et du terrain associatif, comprenant les syndicats, pour se doter d’un outil assez innovant en France.
Nous nous somme inspirés d’exemples étrangers, développés notamment en Europe du Nord comme à Bruxelles avec le centre Amazone, et en Suède.

L’idée était de créer une structure qui permette de faire le lien entre les associations, les institutions, notamment au niveau local – régions, départements, villes –, et les experts en matière d’égalité femmes-hommes.

L’idée était de mieux aider les associations, au-delà des simples subventions : engager un dialogue, construire des projets, les aider à se développer, à trouver des financements, à valoriser leurs actions…

Vous venez de publier votre livre blanc des associations féministes franciliennes…

C’est une enquête visant à montrer la diversité du milieu associatif travaillant à l’égalité femmes-hommes et à mieux identifier ses besoins.

Il s’adresse à plusieurs publics et prioritairement aux pouvoirs publics pour leur donner une vision juste de la richesse du terrain associatif, des projets qui sont mis en place.
Ce que nous avons réussi à montrer c’est que les associations sont plutôt jeunes et qu’elles interviennent sur un panel très large de domaines : de l’accès à l’avortement et à la contraception, à l’entreprise, en passant par la culture…
Il était aussi important d’identifier pour les décideurs les besoins des associations. Nous avons émis dans ce sens 15 recommandations destinées à lever les obstacles qu’elles rencontrent.

Le livre blanc s’adresse ensuite aux associations pour qu’elles se connaissent entre elles. Elles nous ont fait savoir qu’elles avaient besoin de se rencontrer pour créer des partenariats, coordonner des actions…

Puis, le livre blanc s’adresse au grand public. On se rend compte que 40 ans après la seconde vague féministe les problèmes qui ont été posés au début des années 1970 perdurent.
La création de nouveaux mouvements de jeunes femmes comme Osez le féminisme ! ou la Barbe montre que le combat féministe est actuel. Ce document s’adresse à toutes les femmes et tous les hommes qui souhaitent s’engager sur cette lutte et en faire un combat quotidien.

Quelles seront vos prochaines actions ?

Nous devons continuer à développer le cœur de notre métier qui est d’être centre de ressources. Nous sommes en train de réaliser un recensement très important pour devenir un point incontournable de tous les acteurs et actrices de l’égalité. Notamment par le biais de notre site internet sur lequel nous voulons développer une outil-thèque.
A l’ouverture du Centre, le conseil régional nous a demandé de développer la lutte contre le sexisme dans les lycées. Nous allons continuer à valoriser les actions des associations qui travaillent dans ce sens.

Nous voulons également apporter notre soutien à un plus grand nombre d’associations, au-delà des associations les plus connues. Nous visons notamment les petites associations de quartier.

Nous souhaitons aussi que les communes et les départements deviennent membres du Centre, certains ont déjà demandé leur adhésion, pour que nous puissions développer une culture de l’égalité sur tout le territoire francilien et pas seulement à Paris intramuros.

Nous avons pour projet une Université nomade de l’égalité (UNE), c’est-à-dire un partenariat avec des collectivités territoriales et des associations pour organiser régulièrement dans différents points de la région des débats sur l’égalité entre les femmes et les hommes.

Propos recueillis par Catherine Capdeville – EGALITE

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