Monde What Women Wish : des femmes et des TIC

Fanny Le Gallou (à gauche) et Zélie Verdeau © Ben Massiot

Elles ont baptisé leur projet What Women Wish (ce que veulent les femmes). Pas pour répondre à la question que soi-disant tous les hommes se posent. Mais parce qu’en abrégé ça devient : WWW.  Zélie Verdeau et Fanny Le Gallou sont parties faire le tour du monde – ou presque – notamment pour former les femmes aux nouvelles technologies de l’information (TIC).

Leur métier c’est la communication et notamment les technologies de l’information autrement dit les TIC. Zélie la Vendéenne et Fanny la Bretonne se sont rencontrées voilà dix ans sur les bancs de l’université de Rennes en IUP information et communication. Quelques années plus tard elles se retrouvent. L’une rentre de cinq ans passés en Martinique, l’autre s’est installée à Paris après un séjour à Berlin. Tout naturellement, elles parlent voyages et commencent à rêver d’un tour du monde à deux.

« On s’est dit on a trente ans, une carrière professionnelle, donc si on quitte nos emplois ce n’est pas juste pour faire un tour du monde, raconte Zélie dans un café parisien. On a eu envie de construire quelque chose avec nos compétences, que ça puisse servir aux populations locales et aussi nous servir à notre retour. »

Elles ont mis six mois pour définir leur projet. Pour elles, deux conditions s’imposaient : que se soit un projet à destination des femmes ; qu’il concerne les nouvelles technologies. Nous étions en mai 2009, les deux jeunes femmes se donnent alors deux ans pour être prêtes à partir.

Observer, rencontrer, former

Les délais sont respectés avec même un peu d’avance. Le 9 mars 2011, Zélie et Fanny montent dans l’avion qui les emmène vers Beyrouth. Le Liban est la première étape d’un voyage de onze mois à travers une quinzaine de pays du Moyen-Orient, d’Afrique et d’Asie.

Onze mois pour « observer et rencontrer », écrivent-elles sur leur site. Onze mois pour étudier l’impact des technologies sur la vie des femmes et les accompagner dans leurs besoins. Selon les pays, Zélie et Fanny se feront tour à tour formatrices, conseillères techniques ou journalistes. L’une est photographe, l’autre s’est formée à la vidéo pour préparer ce voyage. Elles rapporteront des mots, des images, de nombreux visages de femmes qu’elles souhaitent ensuite partager à Rennes et à Paris notamment lors d’expositions, de conférences… « Pourquoi ne pas écrire un bouquin aussi », imagine Zélie. Elle sait qu’il est important de penser déjà au retour.

Le programme est bien chargé et les rendez-vous fixés en Chine, au Japon ou au Moyen-Orient même si les voyageuses comptent aussi sur les rencontres imprévues avec des femmes prêtes à témoigner.

Les formations, quant à elles, seront dispensées dans des écoles ou des associations de femmes au Bénin, au Mali, en Palestine, en Inde et au Népal. Et seront adaptées aux besoins précis de chaque public.

Au Népal, Zélie et Fanny sont en lien avec une association d’aide aux victimes d’exploitation sexuelle. Le but est de permettre à ces femmes de retrouver une vie et un emploi décents. Avec une formation et un équipement informatiques elles pourront accéder aux informations concernant leurs droits, les réseaux d’aide existants et les démarches qu’elles doivent entreprendre.

Une aventure devenue collective

Cette aventure débutée à deux est devenue une belle histoire collective. Pour monter leur projets les filles ont eu besoin rapidement d’être soutenues, et des amies les ont rejointes au sein de l’association What Women Wish.

Durant leur voyage, Soazig, Marie, Amélie et les autres vont poursuivre leur travail de communication, mettre jour le site Internet et la page Facebook qui permettront de rester en contact avec les voyageuses, assurer l’intendance technique…

Et l’aventure n’est pas prête de s’arrêter. En effet, la formation des femmes béninoises ou népalaises aux nouvelles technologies ne peut avoir de sens que si elles ont ensuite les moyens de valoriser leurs compétences. Pour ça, WWW souhaite permettre la mise en place de salles d’informatique ou l’envoi de matériel sur place. Au collège de Cotonou au Bénin les 150 élèves ne disposent actuellement que de deux ordinateurs ! Une collecte sera organisée en avril en France.

Geneviève Roy – EGALITE

Pour en savoir plus et pour suivre le voyage de Zélie et Fanny mais aussi pour participer aux collectes de matériel : www.whatwomenwish.fr

Photo Ben Massiot (Zélie est à droite)

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