Économie La Belgique impose 33 % de femmes pour 2013 dans la haute fonction publique

Fin mars, le gouvernement belge a décidé d’imposer 33% de femmes à l’horizon 2013 dans les postes à responsabilité de l’administration fédérale. Ce secteur ne compte aujourd’hui que 13% de femmes parmi les cadres supérieurs et 27% parmi les fonctionnaires chefs d’unités ou de services de l’administration fédérale.

La vice-Première ministre, ministre de l’Intérieur et de l’Egalité des chances Joëlle Milquet et le secrétaire d’Etat à la Fonction publique et à la Modernisation des services publics Hendrik Bogaert ont porté cette mesure qui s’ajoute à un ensemble de réalisations assez exemplaires visant à la féminisation de l’administration fédérale :

– un réseau de 1 400 femmes au sein de l’administration fédérale,
– un service spécifique de conseils pour celles souhaitant exercer un poste de manager,
– après une analyse des genres, les descriptifs de postes de direction ont été adaptés ou rendus neutres,
– une formation en « sélection et diversité », comprenant des thèmes liés au genre, est obligatoire pour tous les experts en charge de la sélection au sein du Selor, organisme centralisant les demandes d’emploi dans l’administration.

Si ces mesures ont permis d’accroître le nombre de candidates aux postes de direction, ce sont encore des hommes qui occupent majoritairement ces fonctions, malgré des taux de réussite aux tests de recrutement similaires.

Les quotas pour lutter contre le plafond de verre

Le plafond de verre ou plancher « collant » fait que les femmes ne postulent pas aux fonctions à responsabilités, par manque d’exemples dans la société, manque de confiance en elles ou par manque de temps. Par ailleurs, le fait que les personnes, majoritairement des hommes, en charge de sélectionner les candidats freinent l’ascension hiérarchique des femmes en choisissant des profils similaires au leur (reproduction sociale) et appartenant à leur réseau.

L’introduction des quotas agit à ces deux niveaux. Ils contraignent les recruteurs à dépasser leur schéma de sélection et la féminisation de la hiérarchie d’une organisation permet de pousser la candidature d’autres femmes qui peuvent se projeter dans un profil de poste à responsabilités.

Les résultats des tests du Selor, ainsi que la forte présence des femmes parmi les diplômés, montrent que les femmes sont aussi compétentes que les hommes. Avoir un faible taux de féminisation signifie donc pour une organisation de se priver des meilleurs candidats, et ça se paye.

Comme le note Joëlle Milquet : « Il y a une corrélation entre les performances économiques d’un pays et son niveau d’égalité entre les femmes et les hommes. Il est en effet frappant de constater que parmi les pays européens, presque tous les Etats dont le PIB est supérieur à celui de la Belgique – Islande, Norvège, Suède, Danemark, Irlande, Pays-Bas, Suisse, Grande-Bretagne – ont des meilleurs résultats en matière d’égalité femmes-hommes. Nous devons donc nous employer à progresser encore davantage. »

Lena Quer-Riclet

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