Société Réseaux sociaux en Chine : un espoir pour la défense des droits des femmes ?

L’histoire remonte à 2006 : Tang Hui, une vendeuse de rue de la province pauvre du Hunan, perd sa fille de 11 ans pendant trois mois et finit par la retrouver séquestrée, battue, violée et prostituée dans un salon de massage local.

En 2008, sept personnes sont jugées : deux sont condamnées à mort, deux à la prison à perpétuité et les autres écopent de quelques années de prison. Par ailleurs, un policier ayant contribué à couvrir le crime n’avait pas été condamné.

Jugeant le verdict insatisfaisant compte tenu des violences infligées à sa fille, Tang Hui s’est impliquée jusqu’en juin 2012 pour demander un recourt. La peine est finalement révisée sans pour autant condamner tous les accusés à la peine de mort comme le demandait Tang Hui. Au total, quatre sont condamnés à une peine de prison à perpétuité et un à une peine de 15 ans d’emprisonnement.

Tang Hui a cependant payé de son engagement en étant alors elle-même condamnée à dix-huit mois de camp de rééducation, où elle est envoyée dès le 2 août, pour avoir bloqué la circulation devant le tribunal et dormi dans ses couloirs.

Un immense débat s’est alors déclenché sur les réseaux sociaux quant à la pertinence de ce système datant des années 1950, donnant le droit d’envoyer une personne en camp de rééducation sans aucune forme de procès.

Un sondage, mené par le Twitter chinois, a ainsi montré que 97% des interrogés souhaitaient l’abolition des camps de rééducation.

Sous la pression, Tang Hui a finalement été libérée le 10 août… Ce qui n’a pas empêché l’agence de presse officielle Xinhua de déclarer qu’une telle mesure n’avait été prise que pour permettre à Tang Hui de s’occuper de sa fille encore mineure.

Si le bilan reste mitigé, il n’en reste pas moins que cet événement confirme l’implication croissante des réseaux sociaux dans l’application de la justice sociale et la défense des droits des femmes.

 

Justine Rochot, collaboratrice Chine – EGALITE

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