Brèves Le prix Sakharov récompense une femme et un homme, militant-e-s des droits humains en Iran

Chaque année, le prix Sakharov est remis par le président du Parlement européen. Ce vendredi 26 octobre, le Parlement européen a décerné à Strasbourg ce prix, « pour la liberté de l’esprit », à deux militants des droits de l’homme en Iran, l’avocate Nasrin Sotoudeh et le cinéaste Jafar Panahi.

Nasrin Sotoudeh, une avocate des droits de l’Homme en Iran, est reconnue pour sa défense des mineurs condamnés à mort et des prisonniers de conscience. Après l’élection présidentielle contestée de juin 2009, elle avait défendu des militants d’opposition. Elle a été condamnée à onze ans de prison pour « atteinte à la sûreté de l’Etat » en janvier 2011. Elle a aussi été victime d’actes de torture en détention, à des fins de confession forcée.

Jafar Panahi a également été puni pour ses prises de position durant cette élection. Il avait soutenu le candidat d’opposition Mirhossein Moussavi. Ses films montrent les difficultés auxquelles font face les enfants, les pauvres et les femmes. Il a été condamné à six ans de prison en décembre 2010, et n’a plus le droit de faire des films en Iran.

Dans un communiqué du 26 octobre, la Fédération Internationale des ligues des Droits de l’Homme (FIDH) et la Ligue des Droits de l’Homme Iranienne (LDDHI) exprimaient « leur grande solidarité » à l’avocate des droits de l’Homme iranienne Nasrin Sotoudeh et au cinéaste Jafar Panahi

«Ceci est une immense victoire pour Nasrin, Jafar et tous les défenseurs des droits de l’Homme iraniens. Mais nous sommes extrêmement inquiets pour la santé de Nasrin qui se détériore rapidement après plus de dix jours de grève de la faim. Nous appelons les autorités iraniennes à la libérer et à cesser immédiatement de lui faire subir des conditions de détention arbitraires et punitives», a déclaré Karim Lahidji, vice-président de la FIDH et président de la LDDHI.

«Elle a déjà failli mourir en 2010 à la suite de trois grèves de la faim afin de protester contre ses conditions de détention et la violation de son droit à un procés équitable », a-t-il ajouté.

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