Société Lutte contre les stéréotypes. Pour le Laboratoire de l’Egalité, il reste du chemin à parcourir

Le Laboratoire de l’Egalité a été créé il y a deux ans afin de sensibiliser l’opinion publique et les décideurs politiques et économiques à l’application de l’égalité à tous les niveaux de la société.

Très présent lors des dernières élections présidentielles et sur la promotion de l’entrepreneuriat féminin, il poursuit sa démarche avec le lancement d’un Laboratoire des Stéréotypes, dont le but est de décrypter la manière dont les clichés sexistes sont ancrés dans la société, particulièrement au niveau de l’éducation, de l’emploi et des médias. Afin d’appuyer cette démarche, l’Association Nationale des DRH (ANDRH), La Ligue de l’Enseignement et France Télévisions se sont associés au projet.

Ce travail autour des stéréotypes commence par une enquête de « défrichage », conduite par Mediaprism. Menée auprès de 2733 internautes volontaires (1), celle-ci met en exergue l’ampleur des idées reçues et du travail nécessaire qu’il reste à accomplir pour arriver à une égalité des genres. Ces travaux serviront d’appui à l’élaboration d’un baromètre des stéréotypes, et permettront à terme de faire émerger de nouveaux projets de loi en 2013.

Des stéréotypes directement liés à la naissance et l’éducation

Force est de constater la persistance de nombreux comportements et idées reçues. Les résultats  les plus inquiétants concernent les stéréotypes liés à l’essence même des sexes : 62% des sondé-e-s estiment qu’il existe des caractéristiques propres aux filles et aux garçons. Plus marquant  encore,  49% pensent que ces différences sont dues à des raisons biologiques.

En matière d’éducation, si l’on peut observer le recul de certains stéréotypes, notamment face aux loisirs des enfants, on remarque que les hommes restent toujours  moins enclins que les femmes à accepter que leur enfant utilise un jouet qui n’est pas habituellement associé à son genre ; aussi de manière générale, il est mieux admis qu’une fille joue avec un camion de pompiers qu’un garçon avec une poupée.

En ce qui concerne le travail, certains clichés sont enracinés dans les mentalités : 56% des sondé-e-s jugent qu’il est plus difficile pour les femmes que pour les hommes d’exercer un poste à responsabilité en ayant plusieurs enfants. A l’inverse, 57% d’entre eux-elles pensent que les femmes sont plus qualifiées pour exercer le métier d’assistante maternelle. Il reste donc du chemin à parcourir pour sensibiliser l’opinion publique aux thématiques d’égalité.

Une volonté commune de changement ?

L’enquête ne s’arrête pas au constat des stéréotypes récurrents ; elle se penche aussi sur le ressenti des sondé-e-s. Ainsi, 64% des interrogé-e-s pensent contribuer à véhiculer des clichés sexistes, et 95% pensent que les autres en véhiculent bien plus qu’eux-mêmes. Une prise de conscience accompagnée d’un désir d’une plus grande égalité des genres, puisque 84% des sondé-e-s sont favorables à la formation des entreprises à l’égalité,  et 73% à la diffusion d’une campagne de sensibilisation contre les stéréotypes. Une note positive et encourageante qui témoigne d’une certaine aspiration au changement.

Les travaux du Laboratoire de l’Egalité s’inscrivent dans la démarche de sensibilisation des Ministres à l’égalité, menée par la ministre aux Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem.

 

Sophie Louy – EGALITE

 

(1) Enquête en ligne réalisée auprès de la communauté EmailetVous, composée d’internautes âgés de 18 ans ou plus.

 

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