France \ Économie La commission femmes de la FSU : le féminin existe !

La commission femmes de la FSU a récemment réécrit un texte, qui était entièrement rédigé au masculin, afin de sensibiliser les militantes et militantes de la fédération. Clin d’œil à ceux et celles qui oublient que le féminin existe.

 
Tract réécrit par la commission femmes de la FSU
La Convergence Nationale des Collectifs de Défense et de Développement des Services Publics, dont la FSU est partie prenante, appelle à participer à un débat sur les politiques publiques et les services publics.
Désormais, l’idée même de service public est en péril : le souci de la rentabilité a remplacé celui de l’intérêt général.
Les usagères deviennent des « clientes », les agentes, des variables d’ajustement.
Les services publics sont de plus en plus éloignés des besoins des usagères et gérés en dépit de l’intérêt général.
Les élues, les citoyennes, les usagères, les agentes sont de plus en plus écartées des décisions.
Pour créer une économie solidaire et durable et mettre l’humaine au cœur de notre société, il est nécessaire de nous mobiliser, de converger afin de créer un rapport de force qui nous soit favorable.
C’est ce que nous voulons commencer le 16 mai, ensemble, citoyennes, usagères, élues, agentes, militantes.
L’objectif est de réfléchir aux alternatives à la politique d’austérité actuelle et de trouver les  modalités pour permettre la création dans tous les départements de collectifs de défense, de développement et de démocratisation des services publics, base nécessaire pour le lancement d’ASSISES POUR LA REFONDATION DES SERVICES PUBLICS.

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Vous trouvez que ce texte ne s’adresse qu’à la moitié de l’humanité ?

Et pourtant, il est simplement rédigé au « féminin neutre » !

Au dos de ce tract, la commission femmes de la FSU donne également quelques conseils sur la féminisation du langage. Elle propose, entre autres, sa façon de féminiser certains termes.
Par exemple, sur la féminisation du terme salarié-e, il existe plusieurs versions :
– salarié(e)s : mettre le féminin entre parenthèse est sur un plan symbolique assez mal venu…
– salariéEs : ce n’est pas bon sur le plan graphique et de plus cela parasite la lecture.
– salarié-e-s : c’est une forme assez usuelle, on peut aussi écrire salarié.e.s
– salarié-es  : c’est le choix du secteur femmes de la FSU.
Il est également souhaitable, selon la commission femmes, d’utiliser des mots collectifs comme population, électorat, corps enseignant etc. ou encore des termes épicènes, en l’occurrence non genrés, tels élèves, fonctionnaire, responsable etc.
La commission femmes mentionne également le Guide d’aide à la féminisation des noms de métiers, titres, grades et fonctions « Femme, j’écris ton nom » qui date de 1999. Préfacé par Lionel Jospin, alors premier ministre, il avait été réalisé par le Centre national de la recherche scientifique Institut national de la langue française.
La commission conseille la lecture d’un document fort intéressant réalisé au Canada en 2006 : le guide de rédaction épicène de Condition féminine du Canada. Les Français-e-s auraient intérêt à s’en inspirer.
Pour les féministes de la FSU, la référence est le texte issu du congrès de Poitiers de 2013 qui affirme « la nécessité d’une représentation équilibrée femmes / hommes » et pointe la «  volonté d’une écriture égalitaire de ses textes, tout en conservant leur lisibilité ». Un point d’information ayant été fait en conseil national, la fédération s’est donné quelques mois pour faire un premier bilan de la mise en place (progressive) de la rédaction égalitaire.
Pour les membres de la commission femmes, il est important de veiller à rendre les femmes « visibles », notamment quand on veut insister sur leur situation : accès aux métiers et fonctions, particularités, majorité et représentativité.
 
Caroline Flepp 50-50
 

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