Articles récents \ France \ Société Deux Femen violemment agressées au salon de La femme musulmane

Deux activistes féministes ont interrompu la conférence de deux imams au Salon musulman du Val d’Oise qui prétendait mettre «La femme musulmane à l’honneur», ce week-end à Pontoise. Elles ont été brutalement évacuées à coups de pied par le service d’ordre de l’événement et une quinzaine d’hommes, avant d’être sorties par la police.

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La vidéo du happening

Selon Inna Shevchenko, porte-parole du mouvement Femen, les deux imams étaient en train de discuter de l’opportunité de battre ou non sa femme. A l’heure de la rédaction de ces lignes, le programme des conférences sur le site officiel du Salon musulman du Val d’Oise était inaccessible.

Isabelle Kersimon qui écrit sur le Huffington Post a enquêté sur les intervenant-e-s programmé-e-s et a bien documenté les différents propos sexistes connus des prédicateurs invités à discourir. Ceux-ci sont édifiants.

Pour Christine le Doaré, militante féministe de longue date, «ce Salon ne met pas du tout «LA femme musulmane à l’honneur», son programme est au contraire, d’une rare misogynie : à coups de prêches intégristes, il propose purement et simplement de renvoyer les femmes à leur moyen-âge, de les soumettre, elles, juste bonnes à suivre des ateliers de cuisine. Nous sommes à des années-lumière de toute problématique d’égalité ; sans aucune ambiguïté, il s’agit d’inférioriser les femmes, de les mettre à «leur place». Ce programme est discriminatoire, contraire aux principes constitutionnels d’égalité, en contradiction absolue avec toutes les politiques d’égalité femme-homme.»

« Lapider ces pauvres putes »

Sur le torse des deux activistes sextrémistes, on pouvait lire les inscriptions «personne ne me soumet, personne ne me possède, je suis mon propre prophète.» Elles ont également tenté d’interpeller le public venu assister à la conférence, en arabe. Après l’intervention des activistes, l’événement a sombré dans le chaos. Les deux militantes ont été placées en garde à vue et relâchées dans la nuit de samedi à dimanche.

Outre les violences physiques subies, les insultes sexistes et des appels à la violence ont fusé depuis la salle : «sale pute» ou «il faut les tuer.» Sur le compte Twitter de la section française des Femen, on peut lire des appels au viol collectif des Femen et des menaces. «Il faut les lapider ces pauvres putes. Vous êtes la honte des femmes» écrit élégamment un dénommé Gladiateur Muslim.

Les organisateurs du Salon ont annoncé leur intention de porter plainte contre les Femen. Rappelons que les féministes aux seins nus prônent la non-violence (lire entretien avec Pauline Hillier) et qu’elles ont été rouées de coups de pieds. L’association Osez le Féminisme ! soutient les 2 femmes agressées et appelle à «des poursuites judiciaires et à des condamnations pour leurs agresseurs.»

L’association Regards de femmes s’interroge sur le silence de la  Ministre de la Justice, et des Ministre et Secrétaire d’État aux Droits des Femmes à la suite des violences commises à l’encontre des Femen. « Peut-on battre en réunion une femme impunément dans la République Française aujourd’hui ? », demandentelles. Excellente question.

Une pétition adressée au président de la République et aux ministres de l’intérieur, de la Justice et des Droits des Femmes, « Stop aux menaces et aux appels au meurtre et au viol de femmes sur les réseaux sociaux » a été initiée par Muriel Salmona, présidente de l’association Mémoire Traumatique et Victimologie.

Guillaume Hubert, 50-50Magazine

Image à la Une : les deux conférenciers visiblement effrayés par la vue d’un torse féminin

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