Articles récents \ DOSSIERS \ Le mouvement francais pour le planning familial a 60 ans, le bel âge Le Planning Familial, acteur international de défense des droits sexuels

«Liberté, égalité, sexualités», la devise du Mouvement Français pour le Planning Familial se conjugue aussi à l’international. Le Planning Familial a développé de nombreuses activités, parfois méconnues, de solidarité ou de plaidoyer. Il se place aujourd’hui comme acteur au niveau international dans le champ de la défense des droits des femmes et de la santé sexuelle et reproductive.

Depuis 1960, le MPPF est le membre français  de lInternational Planned Parenthood Federation (IPPF) au niveau de la région Europe (1),  un réseau de 151 associations de planification familiale. L’IPPF défend, dans les instances européennes et onusiennes, la reconnaissance des droits sexuels et reproductifs comme droits humains fondamentaux, et il s’appuie et capitalise les diverses expériences de ses membres.
Le Planning Familial français, mouvement féministe et d’éducation l’éducation populaire, œuvre au niveau national et international au développement et à l’amélioration des droits sexuels, reproductifs. Dans sa défense des droits des femmes, il développe une lecture globale, positive de la santé sexuelle. Il lie le développement nécessaire des droits des femmes, aux questions d’égalités, de lutte contre les violences de genre.
Les premières actions à l’étranger du Planning Familial
A partir des années 70, et suite à une forte demande émanant de pays d’Europe de l’Est, le Planning Familial effectue des premières missions d’échange de compétences. Un partenariat s’ouvre ensuite avec l’ONG Est à venir, entre 1991 et 1998, pour développer des formations en direction de professionnels de santé et les associations de droits des femmes en Pologne, Roumanie et Russie.
La conférence du Caire en 1994, puis la Conférence sur les femmes de Beijing en 1995, mettent en avant la question des droits sexuels et reproductifs comme des droits individuels, la nécessité de l’information des jeunes, souligne que l’avortement est un problème majeur de santé. A Beijing, les déléguées ont mis en avant la nécessité de lutter contre toutes les violences et l’importance d’intégrer les questions d’égalité femme/homme dans les politiques de développement.
Des membres du Planning Familial ont participé à ces conférences.
Plaidoyers pour la défense des Droits et de la Santé Sexuels et Reproductifs (DSSR)
A la suite, le PF a commencé à amplifier ses activités de plaidoyer à l’international : dans les conférences mondiales, sur l’aide publique au développement de la France. Le Planning Familial mène ces plaidoyers seul, avec l’appui de l’IPPF ou dans des groupes d’intérêts d’ ONGs. Le mouvement veut s’inscrire durablement comme acteur de défense des droits des femmes et d’accès à la santé dans de nombreuses conférences et certains sommets mondiaux (CSW, CPD, rapport CEDAW, G8, G20, COP21, AFRAVIH, ICASA  …).

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Le travail de formation du Planning Familial au Burkina Fasso

En 2007, il entre dans la «Commission genre» de Coordination SUD, pour travailler avec d’autres associations à la sensibilisation du milieu des OSI françaises à l’approche genre, et faciliter les échanges de compétences sur les projets humanitaires liés à ces thématiques.
Le Planning Familial cherche à inscrire les droits des femmes et l’égalité des sexes comme une priorité dans les actions internationales de la France en conduisant un plaidoyer continu auprès des ministères et des parlementaires.
A la veille de la COP21 en 2015, le Mouvement s’est engagé auprès du Collectif Santé Mondiale, constitué d’ONG françaises, pour faire valoir les résultats insatisfaisants  des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) en matière de santé sexuelle et contribuer à augmenter les futures aides au développement de la France dans le domaine de l’accès à la santé.
Dans les Objectifs de Développement Durable (ODD) pour 2030 est inscrit la nécessité de «Permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge»,  d’«assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie» et de «Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles», des enjeux forts et qui devront être mis en musique à un niveau global,  au Sud comme au Nord !
Agir pour le développement en partenariat avec des associations locales en Afrique
Les années 2000 ont marqué aussi un tournant à l’international pour le Planning Familial, avec l’engagement dans un programme de mutualisation des savoirs et des savoir-faire, de partage d’expériences et de ressources avec des partenaires associatifs au Burkina Faso, Cameroun et Madagascar.
En 2003, le Planning Familial a développé un «Programme de réduction des risques sexuels en direction des femmes» qui est devenu, à compter de 2011, le programme SSDG (santé, sexualité, droits et genre). Avec les associations locales des pays, le Planning Familial partage ses approches d’éducation populaire, d’analyse du genre et ses pratiques en prévention des risques sexuels. Dans le cadre de ce programme, les partenaires locaux ont organisés, sous forme de groupes de paroles, des actions de sensibilisation sur la santé sexuelle, la connaissance du corps, les droits des femmes et les violences faites aux femmes. Les hommes ont progressivement été impliqués dans le et ont mise place des groupes de parole. Ce programme se poursuit actuellement seulement à Madagascar (PASMI) en partenariat avec des ONGs.
Le Planning Familial est impliqué dans d’autres partenariats en Afrique, avec Expertise France, il forme des personnel-les de santé au Tchad. Il participe au programme «Grandir» de Sidaction (le volet formation) sur les questions de sexualité des jeunes dans contexte du VIH.
Charlotte Mongibeaux 50-50 magazine
1 L’IPPF  est structurée en 6 régions.
 
 
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