Brèves \ Monde Le sens misogyne des canonisations de l’Eglise

Un peu plus d’un an après la canonisation du pape polonais, Jean-Paul II, l’Eglise a canonisé en grande pompe la fondatrice des Missionnaires de la charité. « Mère Teresa a incarné la dimension féminine du pontificat de Jean-Paul II » estime Mgr Francesco Follo, observateur du Saint-Siège auprès de l’UNESCO. En effet, lui au sommet de l’Eglise, elle en bas de la hiérarchie, ont porté avec une grande efficacité, un message de soumission des femmes au destin que leur imposait leur capacité de procréation. « Même l’enfant non encore né a la vie de Dieu en lui. Nous n’avons pas le droit de détruire cette vie pour quelque raison que ce soit », répétait en effet Mère Teresa à propos de l’avortement tout en rejetant également la contraception. […] chaque année 80 millions de femmes parmi les plus pauvres subissent des grossesses non désirées (souvent à la suite de violences sexuelles) ; 22 millions d’entre elles recourent à des « avortements à risque » […], 50.000 en meurent par an […].
Si l’on se doit de respecter une personne qui a consacré sa vie aux plus démuni-e-s, on ne saurait excuser sa complicité active, y compris à la tribune du prix Nobel, avec une doctrine de l’Eglise qui enferme les femmes et les enfants dans la spirale de la souffrance ainsi que de la violence et qui les condamne, dès à présent et à plus long terme, à la grande pauvreté.
Signataires : La Coordination française pour le Lobby Européen des Femmes (CLEF), La Ligue du Droit International des Femmes.
 

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