Articles récents \ France \ Société Concours de WECF : Design moi un jouet ! 

Women Engage in Common Future (WECF) a fait le constat que même si il y a une forte demande du public, l’offre de jouets éco-responsable, sans substances chimiques dangereuses pour la santé reste timide. Si nous voulons faire évoluer notre société vers une société durable, il est important de travailler avec la jeunesse et pour la jeunesse. C’est ce qu’a fait la branche française du WECF en lançant le concours « Design-moi un jouet » eco-conçu et sans danger pour la santé, ouvert aux étudiant.e.s en design.

WECF est une ONG féministe et environnementale, tournée vers un changement profond des normes toujours trop laxistes en matière de sécurité chimique. L’ONG a vu le jour en 2008 et depuis a été impliquée dans tous les mouvements fédérateurs pour une réelle transformation écologique fondée sur l’égalité de genre. WECF France est membre de nombreux réseaux et coalitions, et participe à l’observation critique et constructive du Plan Santé Environnement et de la Stratégie Nationale Perturbateurs Endocriniens.

En 2013, WECF s’est emparé du thème de l’eco-conception. Face au lobbying toujours plus puissant des industries chimiques, l’ONG a lancé une pétition « stop aux perturbateurs endocriniens » récoltant 30 000 signatures. « Design moi un jouet » s’inscrit dans cette démarche en s’attaquant à la conception de jouets pour le premier âge, c’est-à-dire les enfants de moins de trois ans. Pour WECF, les jouets doivent répondre à des critères stricts en matière de développement durable et de protection de la santé.

Il est très rare que ces deux préoccupations soient associées puisque les ecolabels ne prennent en compte que les impacts sur l’environnement et non les impacts sur la santé.

Les perturbateurs endocriniens que l’on retrouve dans la composition de jouets agissent comme des bombes à retardement sur la santé des jeunes enfants, leur action sur la croissance et le développement de cancers futurs ayant été établie.

Récemment, WECF Pays Bas a également lancé une campagne sur la sécurité chimique des jouets. Julie Langlet toxicologue avait été invitée à tester quatre agents dangereux (formaldéhyde, retardataires de flammes bromés, xylènes et benzènes) dans des jouets apportés par des parents. Elle avait constaté que le formaldéhyde, agent cancérigène, mutagènes et reprotoxic perturbateur endocrinien, était présent dans tous les jouets en bois testés car nocif pour les enfants.

 

Un concours innovant

 

Le concours « design moi un jouet » s’inscrit dans une démarche d’innovation, tourné vers un futur meilleur face à une industrie allant trop souvent vers le plus facile pour des raisons de retours sur investissement immédiats.

Le concours a allié toutes sortes d’innovations, financement participatif, ouverture aux futurs designers de France, Belgique et Suisse, un cahier des charges avec multiples entrées permettant des tests adaptés. Ainsi pour des jouets impliquant des textiles, les origines du textile, les pigments utilisées, l’absence de résidus, ont été contrôlés. La grille d’évaluation incorpore aussi les impacts géographiques, le développement du produit au niveau local et bien sûr son coût, considération indispensable pour envisager l’industrialisation du jouet.

La forme du concours est aussi innovante puisque le rôle du jury est d’aider les équipes à prendre en compte tous les impacts de la création. Comme le soulignait un membre du jury, il s’agit d’intégrer le développement durable dans un mode de recherche de solutions.

Le concours a débuté en novembre 2016 et a été organisé avec l’appui du comité d’expert.e.s de WECF France. Plusieurs écoles ont répondu positivement et entre janvier et avril 2017, 10 équipes d’étudiant.e.s ont participé au projet.

La dernière phase de Design moi un jouet consistait en l’exposition, elle-même innovatrice et éco-responsable des projets sélectionnés organisée en partenariat avec l’Ecole IPAC-Design basée à Genève.

Le concours a couronné :

L’équipe Pluss, jeu de construction, Nora Dupont, et Eléonore Sense, étudiantes à L’ENSCI-les Ateliers, a gagné le premier prix (Photo de Une)?

Le deuxième prix est revenu à l’équipe Tortugo, tapis d’éveil évolutif, Nina Balleydier, Laurine Farfajanel et Mathilde Lacroix, Licence 3 Design, Université Bordeaux-Montaigne.

Ce concours a engagé la responsabilité de futurs designers à penser d’autres alternatives pour l’avenir de notre jeunesse…et s’est avéré un succès tant sur la participation que sur la qualité et l’innovation des projets présentés.

 

Brigitte Marti 50-50 magazine

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