Articles récents \ Chroniques Les aventures de ces dames

Julie Meunier, une niçoise de 30 ans, juriste de formation, a été diagnostiquée d’un cancer du sein de grade 3 il y a deux ans. La jeune femme a décidé de créer sa marque Les Franjynes , une belle alternative à la perruque pour les femmes et les filles atteintes d’un cancer ou d’une alopécie.

Les fran quoi ?

C’est en nouant des turbans sur sa tête et en accessoirisant le tout d’une frange qu’elle a eu l’idée de créer Les Franjynes. «En nouant mes turbans, je retrouvais la sensation de me coiffer » explique Julie Meunier. La créatrice se lance le défi de monter son entreprise mais les banques lui refusent les crédits à cause de sa rémission. Pour autant, elle ne baisse pas les bras et lance un crowdfunding sur internet pour financer Les Franjynes. Elle récolte 35 000 euros en quarante-cinq-jour. « On entend souvent que la maladie n’est pas marketing ». La marque Les Franjynes est aujourd’hui la seule alternative à la perruque dans le monde qui aide les femmes et les filles à se sentir belle malgré la maladie. En effet, personne ne s’était encore attaquée à la prothèse capillaire, aucune créatrice/créateur n’avait eu l’idée de proposer autre chose que des bonnets ou des perruques. Julie l’a fait !

Mes franges, ma bataille

Julie Meunier n’a plus peur de rien sauf que la maladie revienne. Elle qui a subi 21 chimiothérapies, 40 radiothérapies ainsi que deux opérations, mène aujourd’hui une vie heureuse. Son cancer lui a permis de s’émanciper, celle qui a fait du droit pour faire plaisir à ses parents, s’est tatouée le bras entier laissant derrière elle sa vie de juriste.
Devenue le couteau suisse des Frangynes, elle s’occupe de tout et avec joie. Les paquets, les shooting des collections, les commandes, le choix des tissus, la couleur des franges, elle est sur tous les fronts !
Elle a créé son entreprise à son image et à l’image de ce qu’elle rêve du monde. « La solidarité, c’est l’avenir du monde » raconte-t-elle. Elle reverse 5% du montant de ses ventes à la recherche contre le cancer. Les enfants aussi ont besoin de se sentir bien dans leurs peaux. C’est avec stupéfaction qu’elle a remarqué que pour les enfants atteint d’un cancer ou d’une alopécie, il n’y avait rien pour qu’elles/ils se sentent mieux. Une gamme pour enfant Les Frangynettes a naturellement vu le jour sur son e-commerce.


Julie Meunier

La tête dans les « nouages »

En partenariat avec des associations et des hôpitaux, elle donne des cours de nouages de turban partout en France et en Europe. Le turban a un aspect thérapeutique.«Lorsqu’on noue un turban, on retrouve la sensation de se coiffer et des cheveux ». Julie Meunier propose 7 façons distinctes de se coiffer, une coiffure par jour. Elle part du postulat que si demain tout le monde porte des turbans parce qu’ils trouvent ça tout simplement joli, peut-être qu’on se retournera beaucoup moins sur les personnes qui le portent par nécessité.

Les Franjynes arrivent à toucher le monde de la mode. Elle le dit elle-même « mon cheval de bataille est de remettre le turban au centre de ce qu’il est : un accessoire de mode ». Un pari atteint puisque des femmes en parfaite santé se procurent ses turbans. « Mon site est pour monsieur et madame tout le monde, ce n’est pas un site pour les gens malades » confie-t-elle. On retrouvera prochainement les turbans de Julie sur le site de La Redoute. Cela lui tient à cœur de proposer des belles choses, des beaux turbans, toujours accessibles. Elle ne s’arrête pas là, la dynamique Julie travaille actuellement sur des nouvelles coupes de franges.
Avec ses Franjynes, Julie Meunier a été primée par le ministère de l’Economie et a reçu le prix du «Formidable projet e-commerce » de Wizishop.
Son icône féministe est Simone Veil. 

Pauline Mbock 50-50 magazine 
Bon à savoir : La parrure turban+frange est prise en charge à 100% par la sécurité sociale.
Dessin de Pauline Mbock : Claudia Delahaye
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