Non classé Au Kenya, difficile d’être handicapée et d’avoir des ambitions politiques

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Un article d’Inter Press Service

NAIROBI, 19 jan (IPS)

« Les personnes handicapées sont confrontées à toutes sortes de discrimination. Nous sommes discriminées dans les entretiens d’embauche, dans les écoles », explique Mishi Juma, une femme leader de la communauté des handicapés de la région côtière du Kenya.
« Chaque jour est une lutte pour rester positive face à un monde qui est trop enclin à rejeter ceux d’entre nous qui ne répondent pas aux normes admises »
, ajoute-t-elle.

Dans le passé, Juma n’a jamais eu un cadre sécurisé permettant de soulever ces questions. Mais tout cela a changé maintenant. Juma et de nombreuses autres femmes peuvent à présent soulever leurs préoccupations grâce au ministère de l’Egalité du genre et du Développement social, nouvellement créé.

Ce ministère, créé il y a deux ans, a été une étape importante au Kenya et a dû prouver qu’il est plus qu’une simple autre organisation de femmes.
Des processus critiques visant à améliorer la condition de la minorité et celle des défavorisés dans le pays ont été initiés.
Ceci se traduit par la formulation des différentes interventions visant à atteindre ceux qui pourraient ne pas être en mesure d’accéder aux opportunités socio-économiques qui sont essentielles pour leur développement.

Certaines de ces interventions ont inclus la mise en place d’un Fonds pour les femmes et les jeunes, ainsi qu’une pression continuelle en faveur des politiques pour l’égalité de genre dans tous les secteurs de l’économie.

Cependant, c’est l’appel à un recensement visant à établir le nombre des personnes handicapées et la nature des handicaps, qui a davantage révélé que le ministère n’aborde pas seulement les questions relatives aux femmes et aux enfants, tel que perçu auparavant.

Cet appel a été lancé par l’ancienne ministre, Esther Murugi, dans un effort visant à intégrer la question du handicap dans le pays.

Mais certains pensent qu’on n’a pas assez fait. C’est même pire pour celles qui ont des ambitions politiques. « J’ai été écartée avant même qu’on m’ait accordé une occasion d’exprimer ma pensée – d’abord, parce que j’étais une femme, ensuite, parce que j’étais une femme qui n’est pas en bonne forme physique », explique Kanini Mugambi, une future politicienne de l’est du Kenya.

Le pays n’a pas encore connu une femme handicapée au parlement. « À en juger par le type de violence infligée aux femmes politiciennes lors des dernières élections générales de 2007, plusieurs femmes handicapées nourrissant des ambitions politiques pouvaient se sentir menacées parce que leur mobilité est limitée et qu’elles ne seraient pas en mesure de courir au cas où il y aurait une échauffourée – comme c’est le cas d’habitude », souligne Juma. […]

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Miriam Gathigah – IPS

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