Articles récents \ France \ Politique \ Société Cinquième plan de mobilisation et de lutte contre toutes les violences faites aux femmes

Laurence Rossignol, ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes, a présenté en Conseil des Ministres, le 23 novembre dernier, le 5 éme plan de lutte contre toutes les violences faites aux femmes (2017-2019). Le constat est alarmant, les violences, le nombre de victimes restent stables.

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Plus de 125 millions d’euros seront engagés pour financer ces mesures entre 2017 et 2019, dans le but de permettre aux  femmes victimes de violences d’accéder à leurs droits, d’être protégées et accompagnées et de se reconstruire.
Le nombre  de places d’hébergement d’urgence sera amplifiée afin d’atteindre 4 900 places.
Les lieux d’écoute de proximité seront renforcés grâce à une plus grande amplitude horaire.
La formation des professionnel-le-s (médecins, policier-e-s, gendarmes, sapeurs-pompiers, travailleuses/travailleurs sociaux) … sera amplifiée.
Le ministère souhaite accroître son action à la fois dans la durée et en direction des publics et les territoires les plus fragiles, les femmes des zones rurales? les jeunes femmes (18-25 ans) et les enfants victimes collatérales.
La lutte contre les violences faites aux femmes s’inscrit dans le cadre de la campagne « Sexisme pas notre genre »,  lancée en septembre 2016,  qui met l’accent sur  les comportements et les propos qui stigmatisent et infériorisent les femmes.
Pour Laurence Rossignol : « Les violences faites aux femmes sont séculaires et planétaires. Elles sont économiques, physiques, morales, ou sexuelles. Nous les affrontons toutes. Nous combattons leur banalisation, en usant de mots adaptés pour les nommer. Nous combattons la solitude et l’isolement des victimes. Nous combattons l’impunité des auteurs. Nous avons les moyens. Nous avons la volonté. Nous devons aux femmes des résultats. »
 

LES CHIFFRES CLÉS DU 3919 en 2015

 

  1. En 2015, le 3919 VFI a recensé 65 803 appels traitables dont 48 863 ont fait l’objet d’une prise en charge téléphonique.
  2. 97.6% des prises en charge téléphoniques concernant des violences faites aux femmes ont pour motif les violences conjugales (soit 38 024 prises en charge téléphoniques). 2% concernent des violences sexuelles (783). 0.1% ont pour motif des mariages forcés(51), 0.3% des violences sexuelles au travail (108) et 0.03% des mutilations sexuelles (12).
  3. Nous comptabilisons 16 358 fiches d’appels violences conjugales, « coeur de métier », du 3919 (information sur le sexe de la victime et de l’auteur)
  4. 98% des appels ayant pour motif les violences conjugales concernent des situations où la victime est une femme (15 988 Fiches Violences Conjugales). Et dans 99% de ces situations l’agression est perpétrée par un homme (15 838)
  5. 71.4% des Fiches Violences Conjugales concernent des appels émis par une femme victimes de violences conjugales lorsque l’auteur des agressions est un homme (11 300 FVC).
  6. L’Ile de France est la première région à émettre le plus d’appel au 3919 (3 101 fiches, soit 29% des FVC), suivie par le Rhône-Alpes (1 107 fiches, soit 10% des FVC), la région PACA (881 fiches, soit 8% des FVC), le Nord-Pas-de-Calais (654 fiches, soit 6% des FVC) et le Pays de la Loire (503 fiches, soit 5% des FVC).
  7. 32.5% des femmes victimes de violences conjugales ont déclaré avoir connu le service 3919 grâce aux recherches effectuées sur internet.
  8. Plus de la majorité des femmes victimes de violences conjugales ont entre 30 et 50 ans (près de 58% des victimes). Les femmes âgées de 30 à 39 ans sont sur représentées sur le dispositif (32.3%).
  9. 51% des victimes occupent un emploi.
  10. Dans 78.4% des situations de violences conjugales déclarées au 3919, l’agresseur est le partenaire régulier de la victime (44.4% des victimes sont mariées et 26% pacsée). Près de 20% des victimes dénoncent les violences de leur ex-partenaire (20% des victimes ont déclaré que les violences se poursuivent plus de 5 ans après la rupture).
  11. Dans les deux tiers des cas, les victimes résident avec le partenaire violent. 44% des victimes ayant déclaré être à la rue, lors de l’appel, ont été « mises à la porte » par leur conjoint.  57.2% des victimes souhaitaient quitter le domicile lors de l’échange téléphonique
  12. Plus de quatre femmes sur cinq victimes de violences conjugales ont au moins un enfant et plus de la moitié des femmes ont précisé que leur(s) enfant(s) réside au domicile conjugal.
  13. Sur les fiches Violences Conjugales six types de violences sont répertoriées. En moyenne les victimes dénoncent 2.5 types de violences conjugales subiesLes violences psychologiques sont révélées par 86.7% des victimes (humiliation, reproches (84.7%) et dénigrement, mépris (78.9%)). Les violences verbales sont révélées par 76% des victimes (injures, insultes (89%). Les violences physiques sont révélées par 68.2% des victimes (coups porté à main nue, coup de pied (80.2). Les violences sexuelles sont révélées par 6.9% des victimes (viol conjugal (52.9%). Les violences économiques sont révélées par 22.8% des victimes (chantage économique (49.9%)). Les violences administratives sont révélées par 2.2% des victimes (confiscation de papiers administratifs (49.6%).
  14. Pour 75% des victimes les violences conjugales mentionnées ont de graves conséquences psychiques et physiques. Les conséquences sociales de ces violences sont révélées dans 47.8% des situations.
  15. Les démarches auprès de services de police / gendarmerie et de santé sont les premières démarches entreprises par les victimes (45.2% et 32.4% respectivement).
  16. La famille constitue le premier soutien mentionné par les femmes victimes de violences conjugales au 3919 (46.6% des situations).
 

Évaluation par le HCE f/h du 4ème plan de lutte contre les violences faites aux femmes 

Pour le Haut Conseil à l’Egalité f/h,  le 4ème plan interministériel de prévention et de lutte contre les violences faites aux femmes est globalement satisfaisant et a permis une mobilisation soutenue des pouvoirs publics et de l’ensemble de la société.
Sur les 28 objectifs fixés pour 2014-2016, 12 ont été complètement atteints, 14 sont en cours de mise en œuvre, 2 n’ont pas été réalisés ou sont reportés.
Depuis 2014, le HCE note d’importantes avancées autour des 3 priorités fixées par le 4ème plan :

  • « Aucune violence déclarée ne doit rester sans réponse » : si le chemin à parcourir est encore long pour atteindre cet objectif, l’évaluation du HCE salue le développement des accueils de jour de proximité pour recevoir et orienter les femmes (42 sites dans 33 départements en 2012, 121 sites dans 100 départements en 2016) et la mise en place d’un plan de formation ambitieux des professionnel.le.s (créations de « kits de formation » et plus de 300 000 personnes formées depuis 2013, notamment par la MIPROF) pour mieux repérer les violences et accompagner les victimes.
  • « Protéger les victimes » : en 2015, près de 3000 ordonnances de protection ont été délivrées (+ 43% par rapport à 2011) dans un délai moyen de 1,3 mois, afin de garantir une meilleure protection des victimes. Le téléphone d’alerte pour les femmes en très grand danger (TGD), généralisé par la loi du 4 août 2014 pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes, est désormais disponible dans 120 des 157 tribunaux de grande instance (TGI) en métropole.
  • « Mobiliser l’ensemble de la société » : certainement l’axe le plus abouti, avec notamment 3 campagnes nationales destinées au grand public (relatives au numéro 3919 et au harcèlement sexiste dans les transports) et une plateforme téléphonique anonyme et gratuite – 3919 – a été déployée pour répondre aux femmes victimes de tous types de violences sexistes, 7 jours sur 7 et sur des plages horaires élargies : en 2015, 65 803  appels contre 47 830 en 2013.

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