Articles récents Emilie en Asie : portraits de femmes

THONGKHOUN – LA PASSIONNÉE

Ce matin c’est décidé, je me lève aux aurores (5h30) pour aller voir la cérémonie d’aumône traditionnelle des moines. Tous les matins, les bonzes bouddhistes descendent dans la rue avec leur grand bol doré pour faire l’aumône afin de se nourrir pour la journée. Les habitants leurs préparent du riz gluant de qualité, en guise d’offrande. Je me dirige ensuite vers mon cours de yoga à 7h30, qui a lieu sur la terrasse d’un bar, en hauteur avec vue sur le Mékong. Mes muscles s’échauffent, je les étire dans tous les sens en respirant l’air frais laotien et en écoutant l’eau du fleuve s’écouler. A la fin du cours je remercie (« khop tchaï ») notre professeur Thongkhoun. Nous commençons à discuter et elle m’emmène dans un musée de la ville, là où elle travaille.

THONGKHOUN

Thongkhoun est née au Laos, à Luang Prabang, une des grandes villes du pays. Elle y grandit et y fait ses études. Elle a toujours été passionnée par la variété de choses que l’on peut faire avec ses 10 doigts. Thongkhoun décide de s’orienter vers une filière d’arts. Elle devient rapidement professeur dans les écoles et apprend aux enfants à travailler avec leurs mains en stimulant leur créativité pour produire tous types d’objets. Aujourd’hui, elle travaille en tant que « Handicraft developper » (chargée de développement de l’artisanat) pour le Centre des Arts Traditionnels et des Ethnies à Luang Prabang. Thongkhoun a créé des ateliers pour apprendre aux habitants du Laos à tisser manuellement. Ce sont essentiellement des femmes de tous âges, qui viennent de différents villages. Elles font parfois jusqu’à 24 heures de trajet pour arrriver à Luang Prabang. « Au début nous avions le budget pour animer des ateliers avec 4 personnes » explique Thongkhoun. « De fil en aiguille, le cours a pris de l’ampleur et il compte aujourd’hui 10 participants ».

Thongkhoun enseigne avec bonheur et passion. Pour elle, ce n’est pas un métier comme les autres parce qu’il contribue à « maintenir les cultures locales et traditionnelles ». Thongkhoun m’explique que « les tissus brodés sont vendus afin d’apporter de l’argent aux villages. C’est la femme qui le fabrique qui en détermine son prix ». Thongkhoun a bien conscience que le monde actuel est en pérpétuel changement. Elle considère son métier comme un challenge permanent qui vise à faire exister sa culture locale à travers des pièces de tissus qui s’inspirent des tendances mondiales.

Thongkhoun a beaucoup voyagé dans les villages de son pays afin de transmettre son savoir-faire. Elle s’est également rendue à Washington l’année dernière pour participer à la conférence annuelle de l’Alliance Américaine des Musées qui vise à promouvoir les cultures des pays dans le monde entier.

Thongkhoun est amoureuse de son pays, de ses villages, de ses habitants ainsi que de toutes ses traditions ! Elle est fière de valoriser la culture laotienne à travers son métier et n’en changerait pour rien au monde !

 

Emilie Porée 50-50 magazine

 

Look at her! Portraits de femmes en Asie.

Samedi 28 octobre 2017    Salle Raimbourg, 76360 Villers-Ecalles

9h-18h : exposition ouverte et partage d’expériences

20h30 : soirée autour de l’Asie et portraits de femmes

Réservation : enfantslao.rizieresdelespoir@gmail.com

print