Brèves Féminicides : les défaillances de l’État sont connues, il est temps de passer aux actes

En juillet 2014, Isabelle Thomas porte plainte à 2 reprises contre son ex conjoint pour violences conjugales et non-respect de son contrôle judiciaire lui interdisant tout contact avec elle. La seconde plainte ne sera pas traitée par la police. Le 4 août 2014, Isabelle Thomas sera assassinée, avec ses parents.

Main courante, plainte, contrôle judiciaire. Aucun de ces dispositifs n’aura suffit à protéger Isabelle Thomas, assassinée par son ex-compagnon. L’État répond donc aujourd’hui de ses manquements, assigné en justice par la famille d’Isabelle Thomas pour « faute lourde ». Cette affaire, comme tant d’autres, est révélatrice des nombreux dysfonctionnements des services de l’Etat lors des affaires de violences au sein du couple.

Ces dysfonctionnements sont connus et reconnus ….

L’État met-il tout en œuvre pour protéger les femmes, victimes de violences conjugales, et leurs enfants ? Quelle que soit la réponse apportée par le tribunal dans le cas d’Isabelle Thomas, la réponse est déjà connue : c’est non.  Alors que 370 femmes ont été assassinées par leur compagnon ou ex depuis le début du mandat d’Emmanuel Macron, #NousToutes demande une nouvelle fois au président de la République de déclencher un plan national contre les violences sexistes et sexuelles. 

Les solutions pour prévenir les violences et pallier les défaillances des services de l’Etat sont connues et reconnues de longue date : 

– Création d’un brevet de la non-violence obligatoire dès l’école primaire sur le modèle des politiques de prévention de la Sécurité routière.

– Formation des professionnel·le·s à détecter les violences, à accompagner les victimes.

– Généralisation des ordonnances de protection.

– Ouverture de places pérennes d’hébergement dans des lieux dédiés à l’accueil des femmes victimes de violences.

En décidant de maintenir en 2020 le même budget qu’en 2019 sur la prévention des violences sexistes et sexuelles, le gouvernement envoie un message clair : ce n’est pas sa priorité. 

Nous Toutes

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