Brèves « J’ai très peur de comment va se dérouler le confinement »: les victimes de violences conjugales s’inquiètent

Lors de la première vague, le confinement a contribué à l’augmentation des violences faites aux femmes et aux jeunes. Les premiers jours du deuxième confinement montrent déjà une hausse des violences. Alors que les victimes sont particulièrement inquiètes, l’association En avant toute(s) redoute une recrudescence des cas.

Alors que le confinement n’est effectif que depuis le 30 octobre, les victimes de violences se sont déjà manifestées. “Depuis l’annonce du confinement, des jeunes femmes victimes de violence nous ont déjà fait part de leurs grandes craintes”, s’alarme Louise Delavier, co-fondatrice de l’association En avant toute(s).
Sur le tchat Commentonsaime.fr, destiné aux femmes et personnes LGBTQIA+ victimes de violences au sein du couple et de la famille, les témoignages reçus ces derniers jours sont éloquents.

« J’ai accepté que mon ex violent me recontacte car j’ai beaucoup souffert des mesures sanitaires qui m’isolent énormément. Je sais qu’il me fait du mal mais je ne supporte plus d’être seule. »

« Ce sont sans cesse des insultes, des menaces, des viols… Il me fait très peur et la terreur m’épuise. J’ai très peur de comment va se dérouler le confinement. »

« Je suis dans une relation violente. J’avais pu retourner chez ma sœur pour souffler, mais elle a un enfant et je n’ai pas pu rester. Je suis obligée de retourner avec lui et le confinement me fait extrêmement peur. »

La première vague l’a montré : si le confinement est un outil précieux pour freiner la propagation du virus, la cohabitation forcée est aussi un catalyseur des tensions au sein des couples et des familles. Dans un contexte d’isolement social, la violence risque de s’amplifier dans les ménages où elle est déjà présente, voire de naître là où le terrain est fertile.

Entre mars et mai 2020, durant la première vague, la fréquentation du tchat avait connu une augmentation de l’ordre de 993,9 %.La hausse des besoins avait alors nécessité un élargissement des horaires d’ouverture du tchat. “Tout laisse à penser que le phénomène de recrudescence des violences conjugales et intrafamiliales que l’on a observé durant la première vague va se reproduire”, redoute Louise Delavier.

L’écrit pour échapper à la surveillance 

“On a la droit de quitter le domicile quand on vit des violences, même sans attestation. Il existe des solutions.”, appuie Louise Delavier. Pourtant, pour les victimes “prisonnières” de leur domicile, il est encore plus difficile qu’en temps normal d’échapper à la vigilance de la personne violente pour appeler à l’aide.  Le format de l’écrit est particulièrement approprié durant une phase de confinement. “Les femmes victimes de violences peuvent ainsi être accompagnées en toute discrétion”, explique Louise Delavier. Avec une option pour fermer directement la fenêtre, situé sur un site qui n’annonce pas le sujet, le tchat de Commentonsaime.fr permet de tromper la surveillance de la personne violente.

En avant toute(s)

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