Brèves Violée, violentée, prostituée #LibertePourValerie

Valérie Bacot n’était encore qu’une enfant d’une douzaine d’années lorsqu’elle a rencontré son bourreau. Daniel était son beau-père, le compagnon de sa mère. Chaque soir, à son retour de l’école, il la violait. Au village de La Clayette, en Saône-et-Loire, tout le monde s’en doutait. Mais personne n’a rien dit.

Dénoncé par un membre de sa propre famille, Daniel est jugé et condamné à quatre ans de prison en 1995. La mère de Valérie, pourtant, obligera sa fille à aller le voir au parloir. Une fois libre, Daniel réintègre le domicile familial, comme si rien ne s’était passé. Le calvaire de Valérie recommence. L’adolescente tombe enceinte de lui. Pour éviter le scandale, sa mère la met à la porte. Isolée, sans moyens financiers, Valérie tombe aux mains de Daniel, âgé de 25 ans de plus d’elle. Tout le monde a désapprouvé, mais personne n’a rien fait pour l’aider.

Valérie Bacot vit en vase clos pendant près de vingt ans. Daniel lui fait quatre enfants, et finit par l’épouser. Elle n’a pas le droit de sortir, doit obéir à chacun de ses ordres sous peine de représailles. Il la bat, la viole, l’humilie, l’insulte, la prostitue. Pendant toutes ces années, elle est sans cesse en danger. Valérie et ses enfants tentent par deux fois d’alerter la gendarmerie, sans jamais être entendus. Tout le monde savait, mais personne n’est intervenu.

Le 13 mars 2016, pour qu’il ne la tue pas, elle l’a tué, avec le revolver dont il se servait pour la menacer. Valérie a 36 ans, Daniel plus de soixante. Elle panique, cache son corps dans la forêt. Elle sera interpellée en 2017, incarcérée et placée en détention provisoire. Mise en examen pour assassinat, elle risque la prison à perpétuité.

Aujourd’hui en liberté conditionnelle après un an d’incarcération, elle est en CDI et continue à veiller sur ses enfants. Son procès aura lieu du 21 au 25 juin 2021 devant la cour d’assises de Chalon-sur-Saône.

Même si elle a commis un meurtre en tuant son tortionnaire, et compte tenu des vingt-cinq années de souffrance qu’elle a subies et endurées dans l’indifférence générale, c’est sa liberté que nous demandons.

Il faut parler d’elle, raconter son histoire, ne pas l’abandonner à son sort. Pour elle, comme pour toutes ces nombreuses femmes victimes de violences conjugales, nous n’avons que trop tardé, il n’est plus temps de détourner les yeux…

#LibertePourValerie

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