Brèves L’Espagne donne accès au congé menstruel, une première en Europe

Femme souffrant à cause de ses douleurs menstruelles

Une femme a environ 500 fois les règles au cours de sa vie avec un coût financier totalement à sa charge. Après le Japon, la Corée du Sud, la Zambie, l’Indonésie et Taiwan, l’Europe se penche enfin sur la menstruation, un phénomène physiologique totalement naturel qui concerne la moitié de l’humanité, pourtant ignoré et encore tabou de nos jours.

Le ton est donné par la ministre de l’Egalité entre les femmes et les Hommes, Irene Montero du Parti de Gauche radicale Podemos, qui souhaite briser le tabou des règles et que la santé menstruelle fasse partie des droits reproductifs et sexuels. Validé par le Conseil des ministres, Irene Montero, a proposé un avant-projet pour la mise en place d’un congé menstruel ainsi que la suppression totale de la TVA sur les produits d’hygiène féminine et leur distribution gratuite dans les établissements scolaires, les centres pénitentiaires et les services sociaux afin d’éviter la précarité menstruelle.

 » Nous allons être le premier pays d’Europe à instaurer un arrêt maladie temporaire financé intégralement par l’État pour des règles douloureuses et invalidantes « , s’est réjouie la ministre lors d’une allocution télévisée en mai dernier.  » C’est terminé d’aller travailler avec des maux de ventre, c’est terminé de nous bourrer de médicaments et de cacher que la douleur des règles nous empêche de travailler « , ajoute t’elle.

En 2017, l’Italie avait proposé trois jours pour des règles douloureuses, projet qui n’avait pas eu de suite. En France, à l’heure actuelle, aucune loi n’est en cours d’élaboration en ce qui concerne la santé menstruelle. Quelques rares entreprises proposent à leurs salariées de poser un jour par mois et seuls quelques collèges, souvent privés, acceptent de recevoir des associations pour briser le tabou des règles sous forme d’ateliers participatifs et de distribution de serviettes hygiéniques biodégradables.

A la question, est-ce que cette loi ne va pas stigmatiser les femmes ou réduire leur embauche, Irene Montero explique que c’est déjà le cas puisqu’il n’est pas évident de devoir interrompre une réunion pour changer un tampon, une serviette ou vider la coupe menstruelle, en plus de la culpabilité et la solitude que la femme peut ressentir à ce moment-là.  » Les règles doivent cesser d’être associées à une gêne, une honte, une stigmatisation et il faut en parler de manière naturelle ” a ajouté la Ministre.

Une première en Europe si l’avant-projet est adopté par l’Assemblée qui fera certainement tache… d’huile dans toute l’Europe.

Laurence Dionigi 50-50 Magazine

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