DÉBATS \ Contributions Pont de Suresnes, Hôtels Campanile et Première classe. Les femmes de chambre en grève

Une grève a commencé le 19 août 2024 à Pont de Suresnes et se poursuit depuis un mois. Quinze salarié.es des hôtels Campanile et Première classe du groupe Louvre hôtels y participent, avec plusieurs revendications :

  • Une augmentation des salaires de base indexée sur l’inflation
  • L’instauration d’une prime exceptionnelle de pouvoir d‘achat
  • L’arrêt des pratiques de déstabilisation des salarié.es de la part du manager, avec des procédures disciplinaires infondées
  • La réintégration d’une femme de chambre injustement licenciée et l’arrêt des menaces de licenciement à l’égard d’une autre.

Une femme de chambre malienne vient d’être licenciée, elle travaille à l’hôtel depuis 2013. Elle a un problème à cause de la perte de son titre de séjour, encore en cours de validité. La direction lui a dit qu’elle ne pouvait plus travailler à l’hôtel. Une autre femme de chambre est également menacée.

Le rassemblement du mardi 27 août a réuni une trentaine de personnes. Parmi les grévistes présents, une majorité de femmes originaires du Mali, Sénégal, Congo, et trois hommes de ces mêmes pays. La grève est menée par le syndicat CGT-HPE (Hôtellerie de prestige et économique). Des salarié.es syndiqué.es de plusieurs autres hôtels de la chaîne étaient également présent.es ce jour-là, venus notamment des Campanile Tour Eiffel, Gennevilliers, Levallois., Torcy.

La majorité des femmes de chambre actuellement en grève étaient déjà présentes en 2012. Elles étaient à cette époque employées par une société de sous-traitance et ont été intégrées dans le personnel de la chaîne Louvre hôtels en août 2013. L’arrêt de la sous-traitance n’a toutefois pas réglé tous les problèmes. Il s’agit de la quatrième grève pour ces femmes, qui ont déjà fait grève en 2012, 2019, 2022.

Depuis deux ans, un nouveau directeur est arrivé et a mis en place des pratiques de déstabilisation des salarié.es. On a assisté notamment à des ruptures conventionnelles, concernant quelques salarié.es. De nouvelles embauches sont parfois effectuées, avec une dégradation des contrats (volume horaire en baisse, nombre d’heures supplémentaires variable et forte modulation des horaires).

Le jeudi 12 septembre, un nouveau rassemblement s’est tenu devant le siège du groupe ; mais la direction a refusé de recevoir les grévistes. Des personnes sont utilisées par la direction pour casser la grève (probablement des intérimaires), ce qui est illégal.

Une première négociation a pu avoir lieu, le lundi 23 septembre, en présence d’une représentante de l’Union départementale CGT du 92, mais n’a pas été concluante. La direction semblait prête à concéder peu de choses et ne voulait pas revenir sur le licenciement d’une femme de chambre. 

Une caisse de solidarité avec les grévistes a été organisée par le syndicat CGT-HPE, avec une cagnotte en ligne.

Odile Merckling Collectif National pour les Droits des Femmes

print