Économie Le Laboratoire de l’égalité lance sa campagne pour l’égalité professionnelle

Un visuel de la campagne du Laboratoire de l'égalité

Un visuel de la campagne du Laboratoire de l'égalité

« Les femmes, on continue à s’asseoir dessus ou on change pour de bon ? » Un slogan choc. Après son Pacte pour l’égalité proposé à la signature des candidats à la présidentielle, le Laboratoire de l’égalité a lancé hier au théâtre du Rond-Point, à Paris, sa première campagne de sensibilisation du grand public sur l’égalité entre les femmes et les hommes.

Le Laboratoire de l’égalité est une association fondée par Cécile Daumas, journaliste à Libération et Olga Trostiansky, présidente de la Coordination française pour le Lobby européen des femmes. Il regroupe des personnalités actives dans la promotion de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, au sein d’associations, d’entreprises, de syndicats, de centres de recherches, de blogs…

Aujourd’hui, dans la presse, à la télévision, au cinéma, sur internet, sur les panneaux publicitaires vous pourrez découvrir un clip de 45 secondes et différents visuels réalisés par l’agence de communication Mediaprism. Dans le film, les hommes s’assoient sur des femmes, au bureau, dans un taxi, ils prennent la parole à leur place, ils ne les voient pas… La campagne met en évidence, de manière percutante et humoristique, les situations sexistes dans le monde de l’entreprise et les inégalités dans le partage des tâches domestiques.

« Nous avons voulu créer un choc salutaire. Donner un coup de poing pour sortir du consensus mou qui entoure l’ idée d’égalité entre les femmes et les hommes. Quitte à choquer… Pour certains, ce film peut créer une situation de malaise, car ils prennent conscience qu’ils font partie de ceux qui discriminent les femmes, tout simplement en « oubliant » leur existence, comme le montre le film », explique Cécile Daumas, présidente du Laboratoire.

L’idée de cette campagne de communication est née de plusieurs constats. Une enquête réalisée par Mediaprism en novembre 2011 pour le Laboratoire révèle en effet que les stéréotypes sexistes – concernant les femmes, mais aussi les hommes –, encore nombreux sont véhiculés par les femmes et les hommes.

[nggallery id=43]

L’enquête démontre notamment que 58 % des hommes et 36 % des femmes pensent que les femmes n’ont pas le sens de l’orientation et que 54 % des hommes et 28 % des femmes pensent qu’un homme ne peut pas être multitâche. 84% des Français (hommes comme femmes) sont d’ailleurs conscients de véhiculer des stéréotypes tout en étant convaincus à 98 % que les autres le font davantage qu’eux.

D’autre part, une majorité des personnes interrogées ignorent l’ampleur des inégalités entre les femmes et les hommes. Ainsi, 56% ignorent que les promotions concernent davantage les hommes que les femmes ; 57% que les temps partiels subis sont majoritairement occupés par des femmes, alors que dans une très forte proportion, celles-ci préféreraient travailler davantage ; 54% ignorent que moins d’un député sur 5 est une femme ; et 51% que la part des femmes dans les sociétés du CAC 40 n’est que de 5%.

« Nous sommes aujourd’hui entretenus dans l’idée que l’ égalité entre femmes et hommes est acquise, conclut Cécile Daumas. Même si d’énormes progrès ont été réalisés dans ce domaine depuis les années 1970, les inégalités sont encore très fortes entre les femmes et les hommes, que ce soit au niveau des salaires, de l’accès à l’emploi, des fonctions… Si l’égalité existe dans les principes, elle n’existe pas encore dans les faits. »

Catherine Capdeville – EGALITE

print