Brèves Le nouveau Code de la famille malien perpétue les discriminations

Le 2 décembre dernier, l’Assemblée nationale malienne a voté le nouveau Code de la famille, selon lequel la femme doit obéissance à son mari et l’homme est considéré comme seul chef de famille. En outre, l’âge légal du mariage est de 18 ans pour les hommes et 16 ans pour les femmes (15 ans dans certains cas). Le mariage religieux a été juridiquement reconnu.

Un premier projet de Code de la famille, qui contenait d’importantes avancées concernant les droits des femmes, avait pourtant été voté à l’Assemblée en août 2009.

Dans un communiqué commun, des associations internationales et maliennes (*) expliquent ce revirement :

« A la suite de manifestations des forces les plus conservatrices, le président Amadou Toumani Touré avait décidé de ne pas le promulguer et l’avait renvoyé en deuxième lecture. Au cours de la révision du texte, les dispositions centrales concernant l’âge du mariage, la garde des enfants, l’héritage ont subi des modifications telles qu’elles vont à l’encontre du principe même d’égalité des sexes. »

Ces organisations déplorent que le nouveau Code de la famille malien aille à l’encontre des obligations internationales du Mali, notamment concernant la convention Cedaw, ratifiée en 1985, et le protocole à la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples relatif aux droits des femmes, ratifié en 2005.

(*) La campagne « L’Afrique pour les droits des femmes » (regroupant une centaine d’organisations dans 40 pays africains), la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), Wildaf/Mali, et l’Association malienne des droits de l’Homme (AMDH).

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