Brèves Les maternités précoces en recul dans le monde

D’après une étude de Gilles Pison, de l’Institut national d’études démographiques (Ined), en 2010, il est né 54 enfants pour 1 000 femmes ayant entre 15 et 19 ans dans le monde, soit 16 % de moins qu’en 2000. Le recul de la fécondité précoce est associé au retard du mariage ou de la vie de couple chez les femmes, lié lui-même à leur scolarisation et à l’évolution de leur statut dans la société.

Le taux de fécondité à 15-19 ans varie de presque 1 à 100 selon les pays. Il est le plus bas en Libye (3 naissances par an pour 1000 femmes de 15-19 ans en 2005-2010) et le plus élevé en République démocratique du Congo (201 naissances pour 1 000 femmes de 15-19 ans).

En France, ce taux s’élève à 7 naissances pour 1 000 femmes de cette classe d’âge. Dans notre pays, après avoir augmenté au cours des trois premiers quarts du XXe siècle sous l’effet de la libéralisation des mœurs, la fréquence des maternités précoces a été divisée par quatre dans les années 1970 et 1980 grâce à la libéralisation de la contraception et de l’avortement.

Avec le recul de l’âge du mariage, aujourd’hui, les maternités précoces surviennent chez les femmes non mariées, alors qu’elles survenaient autrefois, pour la plupart, chez des femmes mariées.

Et le démographe de conclure : « Les sociétés ont du mal à accepter ces « grossesses adolescentes » alors qu’elles toléraient sans problème les grossesses de très jeunes femmes au sein du mariage. Les services sanitaires et sociaux sont encore loin d’offrir aux jeunes filles les moyens de vivre pleinement leur sexualité tout en respectant leurs choix de fécondité. Aussi bien au Nord qu’au Sud, l’écart reste à combler entre les mentalités et les comportements. »

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