Brèves Mise en accusation d’une jeune femme violée en Tunisie

Mercredi 26 septembre, plusieurs ONG tunisiennes dont l’association tunisienne des femmes démocrates et la Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme dénonçaient les poursuites engagées pour « atteintes à la pudeur » contre une jeune femme violée par deux policiers.

«Une telle procédure qui transforme la victime en accusée vise à intimider la victime et à l’obliger elle et son fiancé à renoncer à leur droit à la justice et à décourager d’autres victimes de telles pratiques à porter plainte.
Nous considérons inacceptables les déclarations du porte-parole du ministère de l’intérieur qui justifient ces violences. De plus, ce que subit la victime actuellement est une double violence qui va à l’encontre des droits humains ». 

Si les deux policiers ont été incarcérés pour viol, la jeune femme a, quant à elle, été convoquée avec son fiancé chez le juge d’instruction pour être entendue en tant qu’accusée du « délit d’atteinte à la pudeur et voies de fais », passible de 6 mois de prison.

Le couple a été appréhendé pour « position immorale »,et, alors que la jeune femme se faisait violer par les deux hommes, un troisième retenait son compagnon à l’aide de menottes.

Dans Le Monde du  jeudi 27 septembre,  l’avocate du couple, Me Bouchra Belhaj Hmida, déclarait que « le gouvernement tunisien dominé par les islamistes d’Ennahda est responsable « moralement et politiquement » des agressions policières contre les femmes ».

Samedi à Tunis, des centaines de femmes et d’hommes ont manifesté pour défendre la jeune femme. Une indignation partagée par beaucoup de Tunisiennes et Tunisiens vivant à l’étranger, qui peu à peu, font entendre leur voix.

Un rassemblement est notamment prévu ce lundi 1 er octobre à Paris.

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