Brèves Bisphénol A dans les contenants alimentaires : son interdiction repoussée à 2015

Ce 3 octobre 2012, le sénat a pris la décision de repousser l’échéance de la loi interdisant le Bisphénol A dans les contenants alimentaires, à 2015.

Dans un communiqué, les associations de protection de l’environnement et de la santé environnementale (*), appellent le gouvernement et les sénateurs « à ne pas suivre cette décision absurde et à adopter la loi avec son échéance original ».

 « Comment justifier de conserver l’échéance de 2013 pour l’interdiction des produits destinés aux moins de trois ans et de repousser l’échéance générale à 2015 pour les femmes enceintes et les fœtus ? Le Bisphénol A est un perturbateur endocrinien. A ce titre, les expositions in utero sont celles dont les conséquences sur la santé sont les plus redoutées ; il est essentiel de protéger la période prénatale, extrêmement vulnérable ».

D’après les associations, les députés disposent davantage de preuves prouvant la toxicité de ce composant chimique :

 « 700 études scientifiques ont été publiées qui montrent des effets dans 95% des cas : le BPA induit des maladies métaboliques et cardio-vasculaires, des cancers hormono-dépendants, des troubles du comportement et de la reproduction […] Nous savons aussi que l’exposition humaine est généralisée et se fait essentiellement par la voie alimentaire ».

Les associations ajoutent par ailleurs que des alternatives existent en France et dans le monde. Des marques comme Heinz ou Nestlé ont développé une offre sans Bisphénol A.

Les associations signataires de ce communiqué appellent le gouvernement et les sénateurs de la majorité et de l’opposition à adopter le 9 octobre prochain « la loi avec son échéance original, comme les députés l’ont souhaité toutes tendances confondues en octobre 2011 ». Elles redoutent un recul du nouveau gouvernement alors même que lors du mandat précèdent, la majorité UMP a donné à la France « un rôle de premier plan dans la lutte contre les perturbateurs endocriniens ».

« Les 830 000 enfants qui vont naître en 2014 ne doivent pas subir les conséquences du retard pris par le calendrier parlementaire. C’est le rôle de la loi BPA de les protéger sans délai ».

 

(*) Agir pour l’Environnement, ATC (Association Toxicologie Chimie), CNIID (Centre National d’Information Indépendante sur les Déchets) ,CRIIGEN (Centre de Recherche et d’Information Indépendantes sur le Génie Génétique), WWF (Fonds Mondial pour la Nature), NAMD (Non au Mercure Dentaire), WECF (Women in Europe for a Common Future), Ecologie Sans Frontière, Réseau Environnement Santé, Rassemblement pour la Planète, Appel de la Jeunesse, SOS MCS (Association d’aide et de défense des personnes atteintes du syndrome de sensibilité chimique multiple), C2DS (Comité pour le Développement Durable en Santé), Générations Futures, CNMSE (Coordination Nationale Médicale Santé Environnement).

print