Société La CNCDH récompense des actions en faveur des droits des femmes dans le monde

A  l’occasion de la journée mondiale dédiée aux droits humains, cinq ONG ont reçu le prix attribué chaque année par la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNDH), au nom de la République française. Trois d’entre elles sont des associations engagées dans la promotion et la protection effectives des droits des femmes et quatre présidées par des femmes.

« Ce choix souligne à quel point la CNDH reconnaît la nécessité de prendre en compte l’exposition particulière aux violations des droits humains dont souffre la population féminine dans de nombreux pays », a commenté Christine Lazerges, nouvelle présidente de la Commission depuis le mois d’août 2012. « Mais il montre aussi la capacité des femmes du monde à se mobiliser », a-t-elle insisté.

les cinq lauréat-e-s, choisi-e-s parmi presque 200 candidat-e-s émanant de 70 pays, ont reçu leur médaille, lors d’une cérémonie qui s’est tenue à la Chancellerie en présence de la Garde des Sceaux, Christiane Taubira. 15 000 euros permettront à chacun-e de mettre en œuvre son projet, avec le soutien des ambassades françaises.

De gauche à droite: La présidente de Ditshwanelo, la présidente d’Afghanistan libre, le président du Centre d’information alternative, Christiane Taubira, la présidente de KGM Ethiopia, Christine Lazerges, la présidente du Centre d’information alternative.

Deux thèmes avaient été retenus pour cette 25e édition du prix.

Le premier, la lutte contre l’impunité. Le Centre pour les droits civils et les droits de l’Homme, association slovaque créée en 2001, a été primé pour sa lutte contre la stérilisation forcée des femmes Roms, à travers l’accompagnement des victimes et l’assistance juridique fournie à celles qui ont engagé des poursuites. Une victoire a d’ailleurs été obtenue récemment : l’interdiction par la Cour européenne des droits de l’Homme de cette pratique et un droit à compensation des personnes l’ayant subie.

Le Centre d’information alternative israélo-palestinien créé en 1984, seule association primée présidée par un homme et n’œuvrant pas spécifiquement pour les droits humains, a été récompensé pour sa mobilisation contre l’impunité des colons en Cisjordanie, dans le cadre d’une action plus vaste de récolte et de diffusion d’informations sur les violations des droits humains perpétrées en Israël comme en Palestine.

Dans le cadre du deuxième thème, les droits économiques et sociaux, trois projets ont été distingués, dont deux spécifiquement consacrés aux droits des femmes, menés par trois associations toutes présidées par des femmes. Ainsi, Afghanistan libre, créé en 1996 par Chékéba Hachemi, première femme diplomate afghane, réfugiée politique en France, vise à améliorer les moyens de subsistance des groupes vulnérables, en particulier les femmes, en milieu rural.

KGM Ethiopia est engagée dans la lutte contre les pratiques discriminatoires à l’égard des femmes et des groupes sociaux marginalisés, notamment en faisant progresser leur émancipation économique, leur éducation et leurs droits procréatifs et en restaurant la dignité des femmes mutilées sexuellement.

Quant à l’association Ditshwanelo, plus généraliste,elle promeut les droits socio-économiques des peuples indigènes du Botswana, qui subissent les conséquences néfastes du changement climatique, notamment pour l’accès à l’eau potable.

 

Giulietta Gamberini – EGALITE

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