Politique Mise en place mardi 8 janvier du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes

Lors  du Conseil des ministres du 3 janvier, Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes, avait présenté un décret portant création du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes.

Ce décret (1) fait partie du plan d’action « une troisième génération des droits des femmes : vers une société de l’égalité  réelle » défini par le comité interministériel aux droits des femmes et à l’égalité entre les femmes et les hommes du 30 novembre 2012.

Le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes reprend les missions de l’observatoire de la parité, de la commission nationale contre les violences faites aux femmes ainsi que de la commission sur l’image des femmes dans les médias. Il élargit le périmètre de ces trois instances. En effet, le Haut Conseil travaillera sur six thématiques : les violences faites aux femmes, la place des femmes dans les médias, la lutte contre les stéréotypes sexistes, la santé sexuelle et reproductive, l’égal accès aux fonctions publiques et électives et la dimension internationale de la lutte pour les droits des femmes.

Sa mission est  d’animer, d’évaluer et de proposer dans le domaine des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes.

Le Haut Conseil remettra, tous les deux ans, un rapport au Premier ministre et à la ministre des Droits des femmes.

Une instance paritaire

Instance paritaire, le Haut Conseil a été installé hier par le Premier ministre. Ses membres, au nombre de 51, sont des parlementaires, des élu-e-s loca-les-ux, des personnalités qualifiées et des représentant-e-s d’association et des administrations de l’Etat. Il sera présidé par Danielle Bousquet, ancienne députée des Côtes-d’Armor, qui a aussi été vice-présidente de la délégation de l’Assemblée nationale aux droits des femmes et qui a présidé la mission sur la prostitution. Danielle Bousquet est présidente de l’Assemblée des femmes.

Toutes ces personnalités ont incontestablement des compétences sur les questions d’égalité, mais l’on est en droit de s’étonner de voir également siéger dans cette instance le journaliste Frédéric Taddéi, qui avait si complaisamment interviewé en décembre dernier Dodo la Saumure, proxénète notoire et ne s’est jamais illustré par la parité de la composition de ses plateaux télévisés. De nombreuses voix féministes s’élèvent contre cette nomination – notamment l’association la Barbe qui dénonce le fait qu’il ait invité plus de 70 % d’hommes entre 2006 et mai 2012.

Peu de syndicalistes et d’expert-e-s sur les questions d’égalité professionnelle. Ce champ sera-t-il assez couvert ?

Cinq commissions vont être mises en place : une commission sur les violences de genre ; une commission relative à la lutte contre les stéréotypes sexistes et à la répartition des rôles sociaux ; une commission des droits des femmes et des enjeux internationaux et européens ; une commission de la parité en matière politique, administrative et dans la vie économique et sociale ; une commission sur la santé des femmes, des droits sexuels et reproductifs.

Danielle Bousquet pense avoir les moyens de ses ambitions. Trois personnes feront fonctionner au quotidien le Haut Conseil.

La présidente du Haut Conseil définit son équipe comme féministe.  Elle insiste sur la concertation avec la société civile : « nous voulons animer la société civile, faire que cet organisme soit un lieu de rencontre entre les expert-e-s, les politiques et la société civile ».

« La parole féministe doit peser », ajoute Danielle Bousquet. « Nous voulons être un poids politique auprès de la ministre des Droits des femmes et formuler des avis au Premier ministre.»

Caroline Flepp

1 Un deuxième décret était également annoncé le 3 janvier mettant en place une mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains (MIPROF).

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