Articles récents \ France \ Société Christine Aubere : la passion du foot

 

Le foot est la passion de sa vie, Christine Aubere tape dans un ballon depuis qu’elle a cinq ans. Portrait d’une femme passionnée, chaleureuse, engagée, combative.

En 1980, la Ligue de foot de Paris crée un championnat cadette. Ses parents l’inscrivent au PSG.
En 1985, à 15 ans Christine Aubere commence à jouer avec les séniores. Pendant plusieurs années, elle remporte Les différents concours mis en place par la Ligue de Paris : elle est première des Yvelines, première cadette d’Ile de France.
A 15 ans surclassée, elle entre dans la D1 féminine. Elle est sélectionnée, pour faire un stage en équipe de France, par Elisabeth Loisel qui sera ensuite à la tête de l’équipe de France de football féminin durant dix ans. Particulièrement douée, la jeune footballeuse aurait pu aller très loin.
Les combats de Christine Aubere
A dix sept ans, elle devient séniore, mais là tout s’arrête. Pour cause de maladie, pendant plusieurs années.
Elle revient sur le terrain en 1992, mais ne reprend vraiment qu’en 1997, année de la création de son association FC Paris Arc en Ciel. Christine Aubere, contaminée par le VIH s’était alors engagée dans la prévention contre cette maladie ; c’est pour cette raison que toujours aussi passionnée par ce sport, elle créé cette association  qui rassemble des footballeuses et des footballeurs dans le but d’organiser des rencontres sur le thème des discriminations liées aux sexualités. L’association enregistrée, elle s’inscrit en championnat de ligue avec un club qui monte en promotion d’honneur.
En 1998, la footballeuse repart au PSG où elle restera jusqu’en 2002. Ne pouvant plus jouer, elle devient coache. Puis touchée par une maladie rare, la jeune sportive subit, le 25 décembre 2006, une transplantation du foie qui durera 21 heures. Mais son corps et sa mentalité de sportive lui permettent de se remettre sur pied très vite.
Elle intègre le club d’Issy les Moulineaux en 2008. Elle en devient la capitaine et aura la grande joie de monter en division supérieure, de Promotion d’Honneur en Division d’Honneur Régionale. Elle entre également au comité directeur du Club. Elle entraîne les « Mini Chouettes », l’école de Football du FF Issy composée de joueuses de 5 à 11 ans et en devient la présidente.
 
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Organisatrice du tournoi inter-entreprises féminin
En 2011, elle organise le premier tournoi inter-entreprises féminin. Une gageure car il n’existe que très peu d’équipes de football féminin en entreprise. Mais c’est sans compter sur l’énergie de la footballeuse. Sur soixante douze entreprises approchées, elle trouve huit équipes. Juin 2011 – juin 2012, des tournois sont organisés et pour les pérenniser, Christine Aubere a l’idée de proposer à la fédération française des sports d’entreprise de prendre en charge le tournoi. Elle gardera la partie sportive. Le nombre d’équipes monte à quatorze en 2014. Elles seront seize en 2015. Canal +, l’OCDE ou l’Agence française de développement : les entreprises parties prenantes sont prestigieuses.
Christine Aubere a bien d’autres casquettes : elle fait partie de la commission féminisation de la Ligue de Paris, anime la commission féminisation du district 92, coache l’équipe des transplantées de Trans-Forme, à défaut de pouvoir rejouer à ce moment là.
En 2012, Christine Aubère a suivi, avec grand intérêt, le plan de féminisation de la Fédération Française de Foot (FFF). Elle connaît et a joué avec la première femme membre du Bureau de la FFF, sa secrétaire générale  : Brigitte Henriques.
Sa position sur le voile est tranchée : « la FIFA a dit oui au voile, la FFF l’a refusé mais il n’y a rien sur cette question dans le règlement. J’aimerais que le port du voile soit interdit tout comme le port du protège-tibia est obligatoire. Dans leur club, les filles jouent avec le voile, hors des clubs cela leur est interdit. Ce n’est pas rendre service aux femmes que de laisser ce flou »
Christine Aubere se veut réaliste : « Si on féminise trop, trop vite, c’est contre-productif ; il faut se laisser le temps de s’améliorer. »
La sportive enrage contre le mépris dans lequel on tient le sport féminin et en particulier le football, surtout si on le compare à son homologue masculin : « le football féminin a très peu de moyens, pas d’infrastructure, pas de terrain. Tous les clubs n’arrivent pas à survivre. Certains clubs créent des sections féminines mais d’autres pas. Je suis convaincue que l’avenir du sport passera par la mixité mais je trouve encore dommageable que certains clubs masculins ne jouent pas le jeu et préfèrent payer une amende plutôt que de créer une section féminine. Je reste cependant optimiste. On va y arriver ! »
 
Caroline Flepp 50-50

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