Articles récents \ France \ Société Le stérilet, une bonne méthode pour les nullipares encore trop peu prescrite par les professionnel-le-s de santé

La contraception intra-utérine est la plus utilisée dans le monde. La Grande-Bretagne, le Canada, le Brésil, les Pays-Bas préconisent cette méthode sans restrictions particulières. Mais que fait la France ? Selon l’INSERM, à peine 10% des femmes de moins de 30 ans utilisaient un dispositif intra-utérin en 2010. Les professionnel-le-s de santé commencent tout doucement à la prescrire aux nullipares
Il existe deux types de stérilets. L’ancien dit DIU avec un fil en cuivre et le nouveau dit DIU hormonal ou SIU ou encore Mirena et Jaydes plus petit .
Le SIU a la même forme en T que le DIU mais la grande différence réside dans son réservoir qui contient une hormone progestative, le lévonogestrel. Il est arrivé en France en 1997.
Non, le steril-et ne rend pas stérile
Le SIU, de même que le DIU possède de nombreux avantages.
Le SIU est efficace, peu contraignant, il ne provoque que peu d’effets secondaires, il est bien toléré. Remboursé depuis 1998, il a une longue durée d’action, cinq ans. Son efficacité est supérieure à celle de la pilule. La pose est un peu délicate mais rarement impossible. Sous SIU, les règles sont courtes, peu abondantes, parfois absentes.
Il n’existe sous SIU aucun risque de stérilité tubaire, y compris chez les nullipares. Le temps de recouvrement de la fertilité est à peu près le même que pour la contraception orale. Il convient justement aux jeunes filles ou aux personnes enclines à oublier la pilule.
Le risque de grossesse sous DIU est de 0,1 %. A comparer aux 8% chez les femmes sous pilule.
Les sages femmes peuvent prescrire et poser des DIU. En ces temps de pénurie de médecins généralistes ou autres spécialistes, l’avantage est patent.
De nombreuses nullipares pourraient être intéressées par le DIU, et en particulier celles qui sont à risque : diabétiques, fumeuses, en surcharge pondérale ainsi que celles qui ont des troubles métaboliques, ne tolèrent pas la pilule ou ont un handicap.
Un dogme médical
L’information sur la contraception se limite encore trop souvent à la pilule.
« Les idées reçues sur la contraception intra-utérine sont légions : infertilité tubaire, problème d’expulsion, pose douloureuse, risque de grossesses extra utérines ou d’infections urinaires » explique Sandrine Heckmann, conseillère conjugale au planning de Pau et membre de la mission contraception de la confédération du Planning. « De nombreux médecins on encore cette idée reçue que lorsque l’on n’a pas eu d’enfants, on aurait une vie sexuelle avec de multiples partenaires, qui s’arrêterait dès lors que les femmes sont mères !  » poursuit-elle.
Une enquête a été réalisée en 2010 auprès de 2000 professionnel-le-s de santé. Parmi eux, 30% estiment la contraception intra-utérine risquée, voire très risquée, chez les nullipares. L’enquête a révélé que certain-e-s ignoraient même cette méthode.
En 2011, une autre enquête était menée dans le Nord Pas de Calais sur la contraception intra-utérine chez les nullipares toujours auprès des professionnel-le-s de  santé : 58,7 % des gynécologues, 42,3% des généralistes et 38% des sage-femmes se sont déclaré-e-s pas du tout favorables au DIU, les plus âgé-e-s étant les plus réticent-e-s à cette méthode.
Pourtant, dès 2004, la Haute Autorité de Santé démontrait que l’utilisation d’un DIU n’était pas liée à un risque de stérilité, y compris chez les nullipares. Dès 2004 également, l’OMS affirmait l’absence de contre-indications chez les nullipares. En France, l’Agence nationale d’accréditation et d’évaluation de la santé (ANAES), de même que l’Agence Française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS) et l’Institut national  de prévention et d’éducation pour la santé (INPES) adoptaient la même position. Toujours en 2004, le docteur Serfaty, président de la société francophone de contraception appelait à ne plus refuser systématiquement le DIU aux nullipares.
Pour Sandrine Heckman : « les femmes cherchent de plus en plus d’informations à cause de la polémique sur les pilules de troisième génération. A cette occasion les femmes ont réalisé qu’elle avaient peu de choix en termes de contraceptifs, les médecins prenant rarement le temps de leur expliquer les différentes méthodes. L’évolution est lente mais il y a de moins en moins de gynécologues qui refusent ce moyen de contraception.  Il y a eu aussi de plus de bonnes campagnes d’informations par exemple celle qui énonçait « la meilleure contraception c’est celle que vous choisissez . »
Pour le docteur Marie-Laure Brival, chef de service à maternité des Lilas « c’est un excellent moyen de contraception de longue durée d’action ». Dans sa brochure à l’usage des filles et des garçons : Contraception : pourquoi, laquelle, où ?  la gynécologue insiste sur le fait qu’il n’y a aucun effet secondaire sur la santé avec ce contraceptif.
 
Caroline Flepp 50-50
INPES choisir sa contraception

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