Articles récents \ France \ Économie \ Société Le Haut Conseil à l'égalité lance une campagne participative: « EGALiTER »
A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes rurales, et alors que le Gouvernement a annoncé l’organisation d’Assises de la Ruralité pour l’automne, le Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes lance une campagne participative « EGAliTER » : égalité femmes-hommes et égalité territoriale.
Le 19 juin dernier, Le HCEfh avait remis à la ministre des Droits des femmes d’alors Najat Vallaud-Belkacem, le rapport EGALiTER: « Combattre maintenant les inégalités sexuées, sociales et territoriales dans les quartiers de la politique de la ville et les territoires ruraux fragilisés.» Ce rapport soulignait l’invisibilité et l’accentuation des inégalités femmes-hommes dans les Zones urbaines sensibles (Zus) et en milieu rural. Il mettait en lumière une pauvreté accrue des femmes, un déficit de connaissance à leurs droits et d’accès aux services publics, un partage des rôles très figés entre les femmes et les hommes.
Le HCE préconisait d’activer trois leviers :
« Les politiques publiques et services publics qui doivent mieux intégrer l’objectif d’égalité femmes-hommes.
Les acteurs et actrices de l’égalité qui doivent continuer à être soutenus, y compris dans un contexte budgétaire contraint, en particulier pour agir dans les territoires fragilisés.
Les femmes de ces territoires qui doivent avoir une parole mieux entendue, et voir leur pouvoir d’agir, de créer et d’innover mieux soutenu. »
Une campagne participative
Aujourd’hui, 15 octobre, date de la journée internationale des femmes rurales, le HCEf/g lance une campagne concernant les femmes des territoires ruraux en impliquant ses réseaux : associations, élu-e-s, agent-e-s de l’Etat, syndicalistes, universitaires, étudiant-e-s.
Ce qui avait le plus interrogé les rédactrices et rédacteurs du rapport, c’est la question des âges en milieu rural.
D’un côté, des femmes âgées qui une fois leur mari décédé se retrouvent totalement, doublement isolées et sont obligées de sortir du milieu rural. Alors que les jeunes femmes diplômées font le chemin inverse puisqu’ après avoir fait leurs études en milieu urbain, elles retournent le plus souvent à la campagne pour s’occuper de leur famille (enfants, parents vieillissants) et peuvent être confrontées au chômage.
Mais le HCEf/h fait également le constat qu’il existe un fort potentiel de femmes en capacité de faire vivre ces territoires car elles sont souvent à la pointe de l’innovation, par exemple dans le tourisme vert et l’agriculture biologique ou créatrices de leur propre entreprise.
Pour Romain Sabathier, secrétaire général du HCEf/h « le développement de ces territoires ne pourra se faire sans les femmes. »
Des inégalités renforcées
La campagne est axées sur quatre points majeurs des inégalités sur les territoires ruraux.
Un manque accru de places d’accueil en matière de petite enfance :
39 places d’accueil pour 100 jeunes enfants en milieu rural, contre 50 au niveau national.
Un chômage des jeunes ayant un visage de femmes :
plus de 60% des chômeur-se-s de moins de 25 ans sont des femmes en milieu rural, alors que c’est 50/50 au niveau national.
Un temps partiel exacerbé chez les femmes actives :
près de 40% des femmes actives travaillent à temps partiel en milieu rural, soit 10 points de plus qu’au niveau national.
Un manque d’accès aux services de santé :
30 minutes en moyenne pour se rendre à une maternité en milieu rural, contre 17 minutes en moyenne au niveau national.
Le Haut Conseil à l’Egalité demande au Premier ministre d’inscrire la question des inégalités femmes-hommes à l’ordre du jour des Assises de la Ruralité et du Comité interministériel à l’égalité des territoires qui s’ensuivra.
Caroline Flepp 50-50