Articles récents \ France \ Société UNE ETUDE INEDITE SUR LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES EN ILE DE FRANCE

Pour la 1ère fois, une étude qualitative et quantitative auprès de 8000 femmes victimes de violences conjugales a été menée en Ile de France par le Centre Hubertine Auclert et la Fédération Nationale Solidarité Femmes (FNSF). Les onze associations d’Ile de France, membres de la FNSF ont analysé les données des 8 000 femmes victimes de violences ayant sollicité en 2013 l’un des quatre dispositifs franciliens assurés par Solidarité Femmes : le «3919» (numéro national d’écoute), les lieux d’accueil et d’écoute, les mises en sécurité dans les situations de grand danger, le relogement après un suivi et un hébergement spécialisé.

Djénéba Keita, présidente du Centre Hubertine Auclert, qui a intégré en 2013 un observatoire régionale des violences faites aux femmes, explique le sens de la démarche du Centre Hubertine Auclert : «Nous avons voulu mettre en avant les données recueillies et analysées par les associations. Souvent ignorées, elles sont pourtant très riches d’enseignements puisqu’issues directement des femmes aidées au quotidien. Elles permettent ainsi de donner des recommandations très concrètes en matière d’accompagnement, d’accès au logement pour les femmes victimes, et de prévention des violences.»

Pour Françoise Brié, vice-présidente de la FNSF : «Cette étude donne des éléments de réflexion sur la nécessité de créer des places d’hébergement qui manquent encore en Ile de France, car renforcer les accueils en direction des femmes favorise leur autonomie. La mobilisation des professionnel-le-s est indispensable, par exemple les commissions départementales d’action contre les violences faites aux femmes sont insuffisamment mobilisées. Et puis, il faut travailler avec ces femmes sur les questions d’égalité entre les femmes et les hommes et sur l’origine de ces violences.»

LES CONSTATS

  • Un cumul de violences : physiques, psychologiques, sexuelles, économiques et administratives.
  • Une sur-représentation des femmes entre 20 et 39 ans.
  • Des violences dès le début de la relation. Les violences saggravent lors de la séparation ou de l’arrivée d’un enfant.
  • Près de 35% des enfants sont maltraités directement physiquement et / ou psychologiquement.
  • Seulement 3 à 5 % des professionnel-le-s de santé , de l’éducation et des services de justice orientent les femmes.
  • Les associations spécialisées  sont le pivot majeur de l’accompagnement vers la sortie des violences.
  • Les femmes qui appellent le 3919 vivent encore en majorité à leur domicile avec l’agresseur. Les femmes suivies entament davantage de démarches pour faire valoir leurs droits et retrouvent leur autonomie.

LES RECOMMANDATIONS

  • Renforcer les dispositifs d’accueil spécifique centrés sur la sortie de la violence et l’autonomisation.
  • Développer les structures d’hébergement spécialisées.
  • Faciliter l’accès au logement.
  • Répondre aux besoins des enfants exposés aux violences conjugales.
  • Améliorer le repérage et le partenariat avec les professionnel-le-s de santé y compris celles et ceux de la péri natalité et améliorer leur formation.
  • Améliorer l’accueil au sein des services de police ou de gendarmerie.
  • Mieux connaître les situations de violences à travers la collecte de données en particulier celles des commissions départementales d’action contre les violences faites aux femmes.

50-50 magazine

L’étude complète

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