Brèves Au Soudan, l’excision est désormais interdite

Le 22 avril dernier, le nouveau gouvernement du Soudan a adopté un amendement criminalisant la mutilation génitale féminine (MGF). Désormais, toute personne ayant recours à cette pratique, que ce soit dans un établissement médical ou autre, pourra être condamné à trois ans de prison et une amende. Alors que 87 % des femmes soudanaises âgées de 15 à 49 ans sont aujourd’hui excisées, cette interdiction constitue une avancée majeure dans la lutte contre les MGF. La décision a été saluée par de nombreuses organisations internationales, dont l’UNICEF, qui a qualifié cette interdiction d’ « historique ».  

L’excision est une ablation partielle ou totale des organes sexuels externes de la femme, pour des raisons non-médicales. Dans la majorité des pays qui l’autorisent, cette pratique répond à une norme sociale. « Les parents voient l’honneur de la famille menacé ou craignent qu’aucun homme ne veuille épouser leur fille si elle n’est pas excisée », explique l’UNICEF. Mais l’excision est surtout un moyen de contrôler la sexualité et le plaisir des femmes. 

Les mutilations génitales ont des conséquences physiques et psychologiques désastreuses sur les filles et les femmes qui en sont victimes. De plus, elles sont généralement pratiquées dans de mauvaises conditions sanitaires et peuvent entraîner des complications médicales importantes, comme des hémorragies, des infections, une stérilisation ou même la mort.

Selon l’UNICEF, au moins 200 millions de filles et de femmes dans le monde sont excisées. Chaque année, 2 millions de filles subissent cette pratique. L’ONU estime qu’en 2020, 4,1 millions de filles dans le monde risquent de subir des mutilations génitales féminines. En France, bien que cette pratique soit interdite, 60 000 femmes sont excisées selon les derniers chiffres du gouvernement. 

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