Brèves Carte de France interactive sur les violences obstétricales pendant la pandémie

Le collectif « Tou·te·s contre les violences obstétricales et gynécologiques » vient de mettre en ligne une carte interactive présentant les 2000 témoignages de leur enquête sur la naissance en période de Covid-19 ainsi que les violences obstétricales rapportées, établissement par établissement.

On observe grâce à ces réponses :

  • Un stress énorme pour 60 % des mamans, lié à l’incertitude, aux informations contradictoires, aux incohérences et aux changements de protocole d’un jour à l’autre (13 % ont changé de lieu de naissance dont ¼ ont osé l’accouchement à domicile, non prévu au départ), la possible contamination au Covid-19. Ce stress peut provoquer des complications médicales.
  • Une grande solitude (absence d’accompagnant·e pour la grande majorité des mamans pendant cette période si délicate et exceptionnelle de leur vie, éloignement de leurs autres enfants et de leur famille…).
  • 75 % des répondantes présentent des signes de dépression du post partum ou de stress post-traumatique : 47 % expriment de la tristesse, de l’anxiété ou de la colère ; 31 % se sont senties dépassées ; 23 % ont éprouvé des troubles de la concentration, une fatigue intense, des insomnies ; 22 % la répétition du film de leur accouchement en boucle ; 17 % un manque d’appétit et 11 % ressentent un détachement vis à vis de leur bébé. Les conséquences se feront sentir à long terme, certainement. 

Si certain·es professionnel·les ont redoublé d’efforts pour apaiser les mamans (écoute, dédramatisation, musique, humour…), d’autres, elles/eux-mêmes stressé·es, débordé·es et pressé·es par l’urgence (pas toujours réelle), ont frisé la maltraitance (masque imposé pour l’expulsion, abandon, interdiction de boire ou de manger pendant plusieurs heures), voire ont été clairement maltraitant·es, pratiquant des actes médicaux non-recommandés voir interdits (car sans consentement) :

  • 74 % des femmes n’ont pas eu le droit de manger,
  • 34 % des femmes n’ont pas eu le droit de boire,
  • 23 % n’ont pas eu de clampage tardif du cordon ombilical,
  • 13 % des femmes ont eu une péridurale qui fonctionnait mal ou pas du tout ,
  • 3 % des femmes ont subi une expression abdominale,
  • 22 femmes se sont vu refuser la péridurale,
  • 21 femmes se sont vu imposer la péridurale,
  • bébés à qui on a posé un masque,
  • femmes ont eu le point du mari,

Les témoignages les plus apaisés proviennent soit des maisons de naissance, quand celles-ci ne pratiquaient pas un protocole trop strict, soit des accouchements à domicile qui ont été un choix nouveau et heureux pour toutes celles qui l’ont osé. Celles-là le revendiquent pour un prochain accouchement éventuel à coup sûr et demandent une revalorisation des sages-femmes libérales qui ont été littéralement plébiscitées. 

Quelques verbatim :

« Une sorte de honte d’avoir donné la vie », « l’impression d’être un numéro, en prison »,  « infantilisée et culpabilisée », « le covid m’a volé les premiers jours de bébé », « un rêve brisé », « une vraie rancœur contre ceux qui écrivent des protocoles sans les partager », « mon mari a raté des moment précieux et je me suis sentie affreusement seule », « personnel en sous effectif, épuisé, méprisant »,  « allaitement abandonné faute de conseils », « je n’ai pu voir mon bébé que 15 h après ma césarienne ! J’ai eu beaucoup de mal à l’accepter ». 

Tou.te.s Contre les Violences Obstétricales et Gynécologiques

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