Brèves Report du vote sur l’avortement en Belgique : « une gifle » pour les femmes
Le 2 juillet 2020, le Parlement belge devait se réunir et s’exprimer sur une proposition de loi aux conséquences importantes pour les femmes. Le texte soumis au vote vise en effet à modifier la loi de 1990 sur l’avortement : il s’agit de faire passer le délai pour l’IVG de 12 à 18 semaines et de réduire le délai de réflexion de 6 jours à 48 heures, mais aussi de dépénaliser l’avortement, qui est encore un délit en Belgique.
Malgré le soutien de la majorité des député·es à la proposition de loi, les opposant·es, principalement issu·es des partis nationaliste N-VA et chrétien démocrate CD&V, ont obtenu le report du vote en déposant de nouveaux amendements. Une manœuvre qui, pour les partisan·es du texte, relève de l’obstruction parlementaire. Sophie Rohonyi, députée du parti démocrate fédéraliste DéFI, dénonce « une gifle » pour les femmes qui, selon Éliane Tillieux, membre du Parti socialiste, demandent simplement à ce que « la femme puisse choisir ».
Si le report du vote choque, il ne surprend pas. Les député·es, tout comme la population, étaient au fait des négociations politiques et des débats soulevés par le texte. Le 1er juillet, une vingtaine de manifestantes s’étaient d’ailleurs réunies pour un happening à Bruxelles, devant le Conseil national de sécurité. Toutes vêtues de capes rouges, ces servantes écarlates, qui semblaient sortir du roman de Margaret Atwood, avaient dénoncé l’instrumentalisation politique de l’IVG et le contrôle du corps des femmes. Elles avaient exprimé leur crainte de voir le vote reporté, crainte qui s’est confirmée il y a quelques jours.
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