Brèves Gisèle Halimi doit reposer au Panthéon !

 

Gisèle Halimi est décédée le 28 Juillet dernier.  Avocate des droits humains, nous lui devons entre autres :

  • la criminalisation du viol en 1980 grâce au procès d’Aix-en-Provence
  • la dépénalisation de l’avortement en 1975 grâce au procès de Bobigny
  • la dépénalisation de l’homosexualité en 1981

Ses combats et son militantisme ont véritablement transformé notre société, que ce soit sur le plan législatif ou symbolique. Militante féministe, anti-coloniale et pour les droits des homosexuel-le-s, Maître Halimi s’est battue pour l’égalité et la liberté de tou-te-s. Pourtant, alors que « liberté » et « égalité » marquent symboliquement la devise de la France, le pays, la nation et l’État ne lui ont rendu qu’un bien maigre hommage pour la remercier de son combat.

Ses obsèques ont eu lieu au Père Lachaise, un hommage des féministes lui a été rendu, mais l’hommage symbolique du Président de la République s’est limité à un tweet ; la chaise du ministre actuel de la Justice, Dupond-Moretti, est restée vide ; aucun juge n’était présent ; et d’après Laure Heinich, avocate, seules les trois femmes bâtonnières sur les 12 bâtonnier-e-s s’étant succédé-e-s depuis 1998 se sont déplacées pour lui rendre un dernier hommage.

Qu’en est-il de la minute de silence observée pour les personnages importants de la nation, qu’en est-il des drapeaux mis en berne, du deuil national, de tous ces symboles qui marquent l’impact qu’une vie humaine a eu de son vivant sur un État ? Ces chaises vides, ces absences, ces simples tweets, marquent un mépris à l’égard des causes défendues par Maître Halimi et donc aussi un mépris à l’égard des causes féministes, pourtant annoncées comme « grande cause du quinquennat ».

Le remaniement a montré encore une fois l’étendue du mépris de ce gouvernement pour le combat pour la liberté et les droits des femmes : la mise en place d’un Ministre de l’Intérieur, chef de la Police, visé par trois enquêtes pour viol, abus de confiance et trafic d’influence, mais aussi la nomination d’un Ministre de la Justice doutant des chiffres sur les viols (10% des plaintes pour viols aboutissent) et ne sachant même pas que ces chiffres proviennent du gouvernement qu’il vient d’intégrer. 
L’indifférence de l’État et des chaînes médiatiques, à la mort de Maître Halimi, ne vient que confirmer combien notre État et notre société ne consacrent que peu d’importance et d’attachement aux combats pour l’égalité, la liberté et les droits de tou-te-s.

Nous exigeons donc un hommage décent à celle qui a tant fait pour notre pays, pour la cause des femmes, pour celle des homosexuel-le-s et contre le colonialisme. Une entrée au Panthéon, façon d’honorer les héroïnes de la Patrie, ce qu’elle est, nous semble un acte symbolique suffisamment fort pour honorer à sa juste valeur la mémoire de Gisèle Halimi. Alors que le décret de 1885 rappelle que « Les restes des grands hommes qui ont mérité la reconnaissance nationale seront déposés au Panthéon. », Maître Halimi serait la cinquième femme à y entrer, contre soixante-treize hommes y reposant. 
La Panthéonisation de Maître Halimi serait un geste symbolique fort, qui dirait aux femmes victimes, aux homosexuel-le-s et aux rescapé-e-s du colonialisme combien ces combats sont importants et combien la France les reconnait comme justes.

La pétition 

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