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Technologies égalité

D’ici la tenue du Forum Génération Égalité (FGE) en juin à Paris, le gouvernement continue d’informer le grand public sur les enjeux de cet événement féministe, à travers une série d’échanges en ligne, menés par Delphine O, Ambassadrice et Secrétaire générale du FGE. Le Secrétariat général du FGE a organisé une série d’événements dédiés aux six Coalitions d’action du Forum. Le 8 février dernier, les discussions s’articulaient autour d’une thématique essentielle « Technologies et innovations pour l’égalité entre les femmes et les hommes ».

« Nous allons évoquer aujourd’hui la cinquième Coalition d’action », rappelle en introduction Delphine O. Il s’agit donc de l’avant-dernier thème sélectionné pour le FGE et l’un des plus importants au regard de la crise sanitaire actuelle. En effet, dans un contexte de pandémie, les nouvelles technologies s’imposent désormais avec la digitalisation de nos quotidiens. « Cette thématique s’est imposée au cours de la dernière décennie », décrit Delphine O. Une thématique assez nouvelle donc, et qui pourtant est aujourd’hui exacerbée. « Les nouvelles technologies sont à la fois un frein à l’égalité, avec la montée en puissance du cyberharcèlement, mais également une opportunité pour construire un monde de demain plus égalitaire, et l’occasion de voir plus de femmes s’imposer dans les métiers du numérique », poursuit l’Ambassadrice et Secrétaire générale du FGE.

Technologies et stéréotypes de genre

« Nous constatons aujourd’hui que le métier d’ingénieur·e informatique est parmi les 20 métiers les plus inégalitaires », prévient Chantal Morley, professeure à l’Institut Mines-Télécom Business School. « La sous-représentation des femmes est persistante, et malgré toutes les initiatives que nous pouvons voir émerger pour favoriser l’égalité, cette tendance est persistante. La sous-représentation s’explique parce que les choix d’orientation sont influencés par les stéréotypes de genre, encore très vivaces ». Il est encore trop rare de voir de modèles féminins à des postes d’ingénieures, ce qui n’encourage pas les petites filles à poursuivre dans cette voie. On répète également régulièrement aux filles qu’elles sont moins bonnes en mathématiques que les garçons, ce qui provoque chez elles un manque de confiance et donc une orientation pour des métiers dits « plus féminins ».

« Certaines innovations risquent même d’aggraver ces inégalités, comme l’apparence masculine des robots ou les assistants vocaux imaginés par des hommes », continue Chantal Morley. Récemment, de nombreuses/nombreux expert·es ont effectivement démontré que les paramètres des robots ou assistants vocaux (voix féminine par exemple) reproduisait les biais sexistes de nos sociétés patriarcales. « Moins de 10% des startups technologiques sont dirigées par des femmes, à cause notamment des inégalités d’accès aux financements ». D’une façon générale, les entrepreneuses reçoivent en moyenne 2,5 fois moins de fonds que les entrepreneurs.

UNICEF et ENGIE

Depuis plusieurs mois, les différents groupes de travail du FGE se sont attelés à dessiner les grandes priorités de chaque Coalition d’action. Pour la Coalition sur les technologies, « nous souhaitons créer des écosystèmes d’innovation inclusifs et responsables, combler le gap de compétences pour les filles et les femmes, renforcer leur confiance à créer, et faire en sorte que les biais sexistes disparaissent des technologies », détaille Emmanuelle Larroque, fondatrice et PDG de Social Builder.

Pour mettre en place ces lignes directrices, la Coalition sur les technologies, comme toutes les autres Coalitions d’action, compte sur des partenariats multi acteurs. C’est d’ailleurs la spécificité du FGE, les entreprises, les associations, les gouvernements, ou encore les citoyen·nes échangent, débattent et établissent ensemble une feuille de route. L’UNICEF par exemple fait partie de cette Coalition car « l’évolution technologique peut changer la donne pour les petites filles et adolescentes et peut permettre de lutter contre les stéréotypes et les inégalités », explique Farah Malek-Bakouche, chargée de plaidoyer international chez UNICEF France. À ses côtés, on retrouve l’entreprise ENGIE, qui, pour illustrer les partenariats multiateurs parle de sa collaboration avec Diariata N’diaye, créatrice d’App-Elles, une application solidaire pour lutter contre les violences faites aux femmes.

Chloé Cohen 50-50 magazine

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