Brèves Non, on ne peut pas être «féministe» et agresser des survivantes et des féministes

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Lors des manifestations autour du 8 mars, à Tours, Montpellier, Toulouse, Paris, des survivantes de la prostitution et des féministes ont été insultées, menacées, agressées, leurs pancartes arrachées. C’est inadmissible !

Des “féministes” adoptent les stratégies des agresseurs et agressent dorénavant d’autres féministes. Nous connaissons bien ces stratégies contre lesquelles nous nous mobilisons lorsque nous soutenons toutes les victimes de violences sexistes et sexuelles. Mais, comment supporter que des féministes soient désormais les cibles de ces mêmes violences commises par des personnes qui se déclarent féministes ?

Les violences s’aggravent de manifestation en manifestation. Cela a commencé avec des bousculades. Les pancartes qui dénonçaient la violence de la prostitution étaient violemment arrachées et dégradées.  D’autres violences ont suivi, dans plusieurs villes, à Toulouse, Marseille, Paris, Strasbourg en 2019, puis en 2020, des manifestantes bousculées et attaquées, des rassemblements féministes perturbés, des campagnes virulentes en ligne, de la diffamation ou encore des appels au viol et au meurtre.

Le 7 et 8 mars 2021, lors de rassemblements féministes à l’occasion de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes, à Paris, à Tours, à Toulouse et à Montpellier, des militantes pour l’abolition du système prostitueur et pornocriminel ont été insultées, bousculées, attaquées, menacées de mort.

A Paris, les pancartes affichaient un simple rappel des faits : “Jacquie et Michel, accusé de viols, proxénétisme et traite humaine”, d’autres dénonçaient le proxénétisme ou la pédocriminalité : « Mineure prostituée, adulte responsable ». Elles ont été arrachées. Certaines des militantes attaquées sont des survivantes de la prostitution. Elles étaient là pour dénoncer les viols qu’elles ont subi, commis par des proxénètes et des “clients” prostitueurs. La prostitution est un système de viol tarifé, l’acmé de la violence masculine, elles étaient là pour en témoigner.

Dans le contexte #METOO de libération de la parole des femmes, il est déjà inacceptable de ne pas les écouter, alors que dire des agressions qu’elles ont subi au sein même d’une manifestation féministe !

Des groupes “antifascistes” qui défendent le libre « choix » de se prostituer et “l’émancipation par la prostitution”, attaquent désormais toute femme qui aura un avis différent du leur, même une femme qui aura elle-même été directement concernée, victime du système prostitueur ou pornocriminel. Leur déni des violences exercées par le système prostitueur est total. Et dans une ultime inversion des rôles, les victimes  du système prostitueur ainsi que les travailleuses sociales qui accompagnent au quotidien les personnes en situation de prostitution sont accusées de « putophobie »…

Le refus de débattre est patent. Il n’y a plus de nuance, il ne reste que le souhait d’imposer leur dogme par la violence. Leur violence a pour objectif de confisquer la parole des femmes. Nous ne l’acceptons pas !

Nous nous inquiétons de voir chaque année les violences s’aggraver. Cette fois, les survivantes de la prostitution ont du être “exfiltrées”. Sans cette protection entre féministes, comment cela se serait-il terminé?

Nous refusons la silenciation imposée par ces groupes, nous condamnons fermement leurs violences. Les attaques verbales, les agressions, jeter des projectiles sur des femmes, les bousculer, les menacer de viol et de mort : ces pratiques masculinistes sont intolérables et doivent être dénoncées par l’ensemble du mouvement féministe.

On ne peut pas être féministe quand on menace et agresse d’autres féministes.

On ne peut pas être féministe quand on ne pas condamne pas toutes les violences subies par les femmes et par les féministes.

Aux féministes victimes de ces violences, nous renouvelons toute notre solidarité et notre sororité.

Osez le féminisme !

Dimanche 7 mars, à République, se tenait le rassemblement féministe d’ On Arrête Toutes dans le cadre de la Journée Internationale pour les Droits des Femmes du 8 mars et de la grève féministe.

Les militantes abolitionnistes des collectifs Abolition Porno Prostitution composé de nombreuses survivantes de la prostitution et de l’Amazone qui avaient déployé leurs affiches en haut de la statue de la place de la République, se sont vues assiégées par des groupes antifa qui leurs ont jeté des œufs, les ont insultées, menacées, ont arraché leurs pancartes, les ont agressées physiquement et ont appelé à la haine contre elles. Des militantes Femen ont également été agressées.

Les organisatrices du rassemblement se sont interposées tout au long de l’après-midi afin de les protéger. Les militantes, après ces moments de tension extrême, ont pu descendre et ont littéralement été exfiltrées par un cordon de sécurité.

Des cas de violences nous ont aussi été rapportés à Toulouse contre des militantes d’Osez le Féminisme !, à Tours, à Montpellier… Ce type de pratiques a déjà eu cours l’an dernier et tend à se généraliser.
Nous condamnons fermement ces exactions. Les nombreuses militantes abolitionnistes font partie intégrante du mouvement féministe et ne doivent subir la terreur de personne en raison de leur positionnement politique.

Nous réaffirmons notre solidarité aux femmes agressées. Nous condamnons toute utilisation de la vidéo de ces agissements à des fins de cyberharcèlement.

On Arrête Toutes, organisatrice du rassemblement du 7 mars et coorganisatrice de la manifestation du 8 mars pour les droits des femmes.

Lire plus Quand des « antifas » s’en prennent à des féministes lors d’une manifestation – Charlie Hebdo

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