Articles récents \ Monde Forum Génération Egalité: La liberté à disposer de son corps et la santé et les droits sexuels et reproductifs
Le Forum Génération Egalité s’est clôturé vendredi dernier après avoir exposé les 6 Coalitions d’action. Sans doute l’une des plus importantes et attendues : la coalition à disposer de son corps, la santé et les droits sexuels et reproductifs. La France faisait partie des champions, c’est-à-dire des leaders, de cette thématique et a réitéré ses engagements.
À travers la voix de son ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, la France s’est engagée à consacrer 100 millions d’€ supplémentaires sur 5 ans aux droits et à la santé sexuels et reproductifs. Dans le détail, la France contribuera à hauteur de 90 millions d’€ au programme des Nations unies (FNUAP) pour l’achat et la distribution de produits contraceptifs et de produits de santé sexuelle et reproductive (Programme « UNFPA Supplies ») ; de 5 millions d’€ à un programme innovant pour favoriser un accès équitable aux produits de santé sexuelle et reproductive (Shaping Equitable Market Access for Reproductive Health – SEMA), hébergé par l’Association pour la médecine et la recherche en Afrique (AMREF) ; de 5 millions d’€ à l’Organisation pour le Dialogue en faveur de l’Avortement Sécurisé (ODAS) en Afrique de l’Ouest et du Centre, porté par l’ONG IPAS ; et un soutien au Forum de partenariat mondial pour l’éducation complète à la sexualité lancé conjointement par le FNUAP et l’UNESCO. La France consacrera également 250 millions d’€ aux droits et à la santé sexuels et reproductifs sur 5 ans, à travers son action bilatérale, mise en œuvre par l’Agence Française de Développement.
La Coalition d’action avait déterminé 4 actions essentielles pour accélérer le progrès sur ce sujet rappelle Asa Regner, directrice exécutive d’ONU Femmes. « Les actions sont les suivantes : favoriser l’éducation sexuelle pour les filles et les femmes, l’accès aux services contraceptifs, autonomiser les femmes et filles pour prendre leurs propres décisions concernant leur corps et respecter le droit des femmes à disposer de leur corps librement, et enfin soutenir davantage les associations qui œuvrent sur ces sujets », a énuméré Asa Regner. Et il est d’autant plus important d’investir dans la santé et les droits sexuels et reproductifs que de nombreux obstacles ont émergé pour remettre en question la liberté des femmes à disposer de leur corps. Les forces conservatrices bien sûr, mais aussi la pandémie. « Les écoles ont souvent fermé donc beaucoup de filles n’ont pas eu d’éducation sexuelle. L’accès aux soins était encore plus difficile dans les zones de conflit, beaucoup de femmes ont perdu leurs emplois et il était donc plus difficile pour elles de payer les soins et les services pour leur santé sexuelle et reproductive », a ajouté la directrice exécutive d’ONU Femme. Sans oublier une autre problématique essentielle lorsqu’on parle de santé sexuelle et de droits sexuels et reproductifs : les violences qui pèsent sur les femmes et filles handicapées, comme l’a très justement rappelé Ashrafun Nahar Misti, fondatrice et directrice exécutive de la Women with Disabilities Development Foundation (WDDF) au Bangladesh, elle-même en fauteuil roulant.
Outre la France, de nombreux pays et entreprises ont annoncé des investissements pour protéger ce droits. Le Danemark, la Norvège ont annoncé augmenter leurs investissements, notamment pour renforcer l’accès à l’éducation sexuelle pour les femmes et les filles à travers le monde. « Nous souhaitons faire passer de 14 à 20% d’ici 2026 la part des femmes ayant accès aux moyens de contraception et aux avortements, mais également mettre fin aux mariages forcés », a déclaré Stevo Pendarovski, président de Macédoine du Nord. De son côté, le Luxembourg s’engage à universaliser l’accès à la contraception gratuite et à la rendre disponible pour toutes les femmes, à promouvoir l’accès à l’éducation sexuelle et aux droits sexuels et reproductifs en Afrique subsaharienne, à lutter contre les violences génitales, notamment en soutenant le Dr. Mukwege et son hôpital de Panzi en RDC. Enfin, Meryam Kitir, Ministre du développement en Belgique a déclaré que le pays contribuerait, pour la période 2021- 2024, à hauteur de 60 millions d’€ au FNUAP.
Chloé Cohen 50-50 Magazine