Brèves C’est toute l’industrie du ‘porno’ français qui est mise en cause. Justice pour les victimes !

Nous apprenons la mise en examen de trois hommes, deux producteurs et un “acteur”, pour viols en réunion et traite des êtres humains, ainsi que pour proxénétisme aggravé pour l’un d’entre eux. Ce sont les mêmes motifs que pour les quatre pornocrates, dont Mathieu Lauret et Pascal OP, mis en examen en septembre 2020, tandis que quatre “acteurs” sont également mis en examen pour viols dans cette même procédure depuis octobre 2021.

L’omerta sur ces agissements contraires à la dignité humaine est en train d’être levée. Ainsi qu’en témoigne l’article publié par le Parisien le 10 février 2022 :“L’enquête a relevé ainsi qu’une fois entrées dans le monde du X, ces filles étaient réduites à l’état d’objet par les producteurs, toujours en quête de scènes plus hard, et qu’elles servaient de monnaie d’échange au gré des tournages de la société de l’un ou l’autre. Un traitement inhumain que l’on perçoit dans les conversations entre les responsables du réseau captées par les gendarmes. Tout était prétexte à détourner le consentement des actrices qui, une fois qu’elles se rendaient compte qu’elles avaient été dupées sur les conditions de tournage, étaient rejetées.”

Au fur et à mesure des révélations, l’horreur quotidienne de l’industrie de la prostitution filmée, qui existe en raison de la demande de consommateurs “clients” de ces vidéos, est dévoilée. Ce sont des actes de tortures, des viols filmés et tarifés, sur des femmes vulnérables, du proxénétisme et de la traite d’êtres humains à grande échelle.

C’est pourquoi le 21 janvier 2022, Osez le Féminisme ! a signalé sur Pharos des vidéos de ces producteurs. Leur sentiment d’impunité est tel que les descriptions des vidéos font elles-mêmes état des violences mises en place. Ce sentiment d’impunité est renforcé par l’absence de réaction de la part  de Pharos ou du ministère de l’Intérieur.Nous saluons néanmoins les travaux engagés par la commission droits des femmes du Sénat à ce sujet.

L’industrie pornocriminelle voudrait nous faire croire que l’affaire du porno français n’était que l’affaire Pascal OP, “mouton noir” de la profession. Il n’en est rien : C’est toute l’industrie du porno français qui est mise en cause, montrant encore une fois le caractère systémique du proxénétisme, des violences sexuelles et sexistes perpétrées dans la pornographie.

Nous demandons justice pour les victimes, et que la responsabilité criminelle de l’ensemble de l’industrie soit reconnue et ses auteurs sanctionnés : “acteurs”, “rabatteurs”, producteurs comme diffuseurs. Nous soutenons la parole de ces femmes pour qu’enfin l’industrie pornocriminelle soit jugée pour ce qu’elle est : un système de traite, de violences sexuelles et de proxénétisme à l’échelle industrielle.

 

Les effronté-es, Osez le Féminisme !, Mouvement du Nid France

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