Brèves Solidarité avec les femmes d’Iran

Le réseau Elles aussi appelle à la solidarité avec les femmes iraniennes

Elles sont à l’avant-garde des manifestations et du mouvement de révolte populaire réagissant à la mort en détention, le 16 septembre dernier de Masha Amini, jeune femme Kurde de 22ans, après son arrestation par la police des mœurs à Téhéran.

Les autorités ont estimé que Mahsa, n’avait pas respecté les règles vestimentaires en vigueur. En cause : un voile mal porté, rendant sa « tenue indécente ». Pour rappel, en Iran, depuis 1979 et la révolution islamique, les femmes ont l’obligation de se couvrir les cheveux en public. l’Etat théocratique, a fait du voile imposé aux femmes un élément central de son autorité et un moyen de contrôle social

Depuis plusieurs jours, en Iran, des femmes, avec un immense courage, défient l’ordre islamiste, brûlent leur voile sur la place publique et ensemble avec des hommes manifestent pour la liberté à disposer de leur corps. Ce soulèvement de la population est violemment réprimé par la police : au moins 76 morts à ce jour(selon l’ONG Iran Human Rights) et plus de 1200 d’interpellations. L’accès bloqué aux réseaux sociaux démontre une volonté des autorités de neutraliser ce mouvement de révolte qui conteste le pouvoir en place. L’un des slogans du mouvement : « femme, vie, liberté ! » résonne à l’opposé de l’idéologie du régime qui cible les femmes, célèbre les martyres et réprime toute aspiration à la liberté.

La réaction internationale en soutien aux femmes iraniennes exprime une volonté des femmes mais aussi des hommes à ne plus tolérer ces asservissements sexistes. De nombreuses manifestations se dérouleront en France, dans les jours à venir en soutien aux femmes iraniennes.

Elles aussi appelle à les rejoindre pour protester contre la répression actuelle en Iran et soutenir les Iraniennes dans leur lutte pour leurs droits à une libre citoyenneté, pour une égalité de traitement avec les hommes.

Le 13 septembre, Masha Jina AMINI, âgée de 22 ans, originaire du Kurdistan, a été arrêtée par la police à cause de sa tenue. Elle est morte trois jours plus tard. Après sa mort tragique, la foule s’est rassemblée devant l’hôpital. Les forces de sécurité ont frappé et arrêté un nombre important de femmes et d’hommes. le corps de Masha Jina à Saquez à ensuite été transféré sa ville natale.

Malgré la pression des autorités pour que Masha Jina soit enterrée immédiatement, ses funérailles ont eu lieu le 17, avec une présence massive de la population de Saquez, en deuil, et en colère. Ils ont scandé des slogans contre la République islamique, le hijab obligatoire et l’oppression systématique des femmes en Iran. L’épitaphe sur la pierre tombale de Masha Jiina se lit en kurde : « Bien-aimée Jina, tu ne mourras pas ; ton nom sera un symbole ».
Ce drame suscite une vague de revolte à travers l’Iran, avec des manifestations partout dans le pays. Des slogans hostiles au régime sont scandés, tels que « mort au dictateur », « mort à la République islamique » !
De femmes très nombreuses ont manifesté tête découverte, d’autres ont également décidé de couper leurs cheveux. Sur les réseaux sociaux aussi, la colère gronde avec le hashtag #Mahsa_Amini qui fait des million de tweets. Dans la capitale, des étudiant·es ont lancé des mouvements de protestation dans plusieurs universités, dont celles de Téhéran et de Shahid Beheshti. Ils/elles scandent des slogans comme « Mort à la dictature, celle du Guide comme celle du Chah ».
Nos camarades du Syndicat VAHED des travailleurs des autobus de Téhéran et de sa banlieue condamnent fermement ce crime. Ils exigent des poursuites, un procès public et la punition de tous les responsables du meurtre de Mahsa Amini.
Lundi 19 à Saqqez (Kurdistan), la ville natale de Mahsa Jina AMINI, les partis politiques kurdes ont appelé à la grève générale.
Ces mouvements de contestation ont été violemment réprimés par les forces de sécurité et il ya de nombreux morts..
L’Union syndicale Solidaires affirme sa solidarité internationale avec les femmes iraniennes et les peuples d’Iran et soutient leurs revendications dont :
– Le droit essentiel des femmes à disposer de leurs corps ;
– L’abrogation de l’obligation de porter le voile.
– l’arrêt immédiat de la répression du régime iranien et la liberation immédiate des prisonniers
– la liberté et la démocratie pour les peuples d’Iran
« Bien-aimée Jina, tu ne mourras pas ; ton nom sera un symbole »
Solidarité avec les femmes du monde entier
Jin, Jiyan, Azadi Femmes, Paix, Liberté
Intervention de Cybèle David, secrétaire nationale de l’Union syndicale Solidaires
lors du rassemblement organisé par le mouvement des femmes kurdes en France ( TJK-F), le 24 septembre à Paris.
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