Brèves Le 19 novembre, nous manifesterons pour l’adoption d’une loi cadre

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Le 19 novembre, dans la rue pour l’adoption d’une loi cadre contre les violences de genre.

Les derniers mois ont prouvé à quel point la parole des victimes de violences de genre était remise en cause. Malgré l’opportunité née du hashtag #MeToo, initié en 2011 par la militante afroaméricaine Tarana Burke, d’enclencher un engagement politique fort pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles, les procès bâillon, la mauvaise prise en charge des victimes par la police, l’impunité des agresseurs, les défaillances structurelles de la justice… ont persisté. #NousToutes appelle à manifester le 19 novembre 2022 à 14h place de la République à Paris et en France. Pour exiger l’adoption d’une loi cadre contre les violences de genre, indispensable pour impulser un changement profond des mentalités au sein de la société, sans quoi nous ne pourrons en finir avec les violences patriarcales.

4 ans après sa première manifestation, le collectif #NousToutes tire aujourd’hui une conclusion : des réformes à la marge ne pourront pas mettre fin définitivement aux violences de genre. Une loi cadre si ! Une loi cadre qui fixera un cap général et ambitieux : budget pérenne et annuel de 2 milliards d’euros, application de la loi sur l’éducation à la vie sexuelle et affective à l’école, formation obligatoire initiale et continue des profesionnel·les (éducation, santé, justice…), plan d’urgence pour la protection de l’enfance, création de brigades et de juridictions spécialisées, déploiement massif des dispositifs de protection et d’une aide financière, inscription des féminicides et de la notion de consentement (violences sexuelles) dans le code pénal…

2022 l’a prouvé, aux violences subies par les victimes s’ajoutent celles infligées par les institutions. Nombreu•ses sont celles•ceux, qui ont témoigné ou saisi la justice, ont reçu mépris et remise en cause de leur parole. L’année 2022 a aussi été celle qui a révélé à quel point des personnels de police et de justice peuvent humilier, discriminer, violenté des victimes. Des violences secondaires encore plus acerbes lorsque les victimes sont LGBTQIA+, racisé•es, handicapé•es, gros•ses…

Les défaillances de la justice, de la police et de la gendarmerie, loin d’être ponctuelles, sont le signe de défaillances structurelles et récurrentes qui reproduisent les violences de genre. Absence d’enquêtes, témoins non interrogé•es, victimes blâmées, classements sans suite, déqualifications de viols, condamnations dérisoires… Au continuum des violences, s’ajoutent ce continuum de défaillances judiciaires qui entrave la réponse pénale aux violences de genre. 80% des plaintes pour violences au sein du couple sont classées sans suite ; 2 victimes sur 3 font état d’une mauvaise prise en charge lors d’un dépôt de plainte ; seulement 0,6% des viols sont condamnés.

Pendant 5 ans, des politiques de premier plan et des partis se sont pressé•es dans les médias pour défendre haut et fort des collègues mis en cause pour des violences sexuelles : G.Darmanin, D.Abad, E.Coquerel, PPDA, J.Bayou, N.Hulot, A.Quatennens… Lorsque nous, féministes, avons mis dans le débat public la question de ces affaires, le Président de la République lui-même, Emmanuel Macron, nous a répondu “inquisition”, “tribunal médiatique”, “je dis aux femmes de porter plainte” ! Son garde des Sceaux, E.Dupont-Morreti, nous a encore dépeintes comme des “monstres” et a sifflé “la fin de la récréation” -comme si nous étions des enfantes trop turbulentes- d’un combat qui ne serait qu’un jeu pour lui. C’est consternant !

Une honte accrue par le manque d’engagements politiques pour en finir avec les violences sexistes et sexuelles. #metoo avait offert l’occasion au gouvernement Macron de mettre en œuvre des politiques et mesures ambitieuses et efficaces, parce que dotées des moyens financiers nécessaires pour en finir avec les violences de genre. Le gouvernement a loupé le coche, même si la première ministre Elisabeth Borne et sa ministre de l’Egalité Isabelle Rome se disent désormais favorables à l’instauration de juridictions spécialisées… seulement à l’issue d’une mission parlementaire de 6 mois !

Le Collectif #NousToutes appelle à manifester le samedi 19 novembre 2022 à 14h place de la République à Paris et partout en France, pour obtenir l’adoption de cette loi cadre contre les violences sexistes et sexuelles. En amont de la manifestation, une conférence de presse sera organisée et à l’arrivée place de la Nation, se tiendront des prises de paroles et des animations musicales.

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