Brèves Les Glorieuses saluent l’attribution du prix Nobel à l’économiste Claudia Goldin

La newsletter Les Glorieuses, engagées depuis huit ans pour l’égalité salariale, salue l’attribution du prix Nobel à l’économiste Claudia Goldin, spécialiste de la situation des femmes sur le marché du travail.

Dans un entretien avec le Financial Times le 3 mars 2022, Claudia Goldin affirmait : « En ce qui concerne l’écart salarial entre les hommes et les femmes, il ne fait aucun doute qu’il existe une discrimination, qu’il y a des managers partiaux. (…) Il y en a partout et nous devrions nous en débarrasser. Mais même si nous le faisions, même si nous étions capables de le faire, ce qui est assez difficile, et nous consacrions beaucoup de ressources à essayer de le faire, nous serions toujours confrontés à cet autre problème, qui est systémique. Les études les plus récentes montrent que les plus grandes différences entre les hommes et les femmes, en particulier entre ceux qui ont un diplôme universitaire, sont que les femmes ont tendance à faire plus à la maison, à être la personne référente à la maison et les hommes ne le sont généralement pas ».
Les articles de Claudia Goldin ont permis de faire de la situation des femmes sur le marché du travail, une situation fondée sur des données concrètes. Son travail a notamment permis de mettre en évidence que les salaires des hommes et des femmes sont similaires juste après avoir terminé les études. Pareil pour les premières années où, à travail  égal et expérience égale, les écarts sont faibles. En revanche, dix ans après la fin des études, les écarts se creusent considérablement – au moment de l’âge moyen du premier enfant.

Par ailleurs, Claudia Goldin a récemment évoqué l’expression de « greedy work », qu’on pourrait traduire par «  travail cupide » en reprenant le travail Claire Cain Miller pour le New York Times pour évoquer les freins qui persistent encore aujourd’hui pour endiguer les inégalités salariales. Un « travail cupide » désigne un travail qui rémunère de manière disproportionnée quelqu’un qui travaille un plus grand nombre d’heures (un homme par exemple) qu’une personne qui a moins de contrôle sur ces heures (une femme par exemple). Les femmes – du fait des attentes sociétales qui leur sont imposées – ont moins de flexibilité dans le monde du travail et leur salaire en pâtit.

Cette reconnaissance représente une distinction certaine pour la lutte pour l’égalité entre les femmes et les hommes et un pas certain de plus vers l’égalité salariale partout dans le monde.

Gloria Media

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