Brèves Ménopause, d’une étape intime de la vie à un véritable sujet sociétal

Enquête Kantar Public pour la mutuelle MGEN et la Fondation des Femmes

Ménopause, d’une étape intime de la vie à un véritable sujet sociétal : 80 % des Françaises et des Français estiment qu’il faut libérer la parole.

Partenaires depuis 2017, la mutuelle MGEN et la Fondation des Femmes s’associent pour la deuxième fois autour d’un sujet de santé mais aussi de société : la ménopause et l’avancée en âge. Une enquête mettant en lumière les perceptions complexes autour de ce sujet considéré comme intime. 

La ménopause, une étape de la vie encore taboue

La ménopause est un sujet délicat à aborder pour une personne sur trois (35 %). Une difficulté qui s’explique par le fait que c’est un sujet perçu comme « pénible », notamment pour 38 % des femmes et 27 % des hommes, « tabou » et dont « on ne sait pas à qui parler ».

Frein à une réelle libération de la parole sur ce sujet : la ménopause reste surtout perçue comme un « sujet de femmes » (pour 62 % des femmes et 57 % des hommes), voire « un sujet de couple ». Pourtant, le couple n’est pas non plus un espace d’expression : un tiers de Français parmi ceux ayant une compagne âgée de 45 à 60 ans ne peuvent dire avec certitude si leur compagne est ménopausée ou non !

Paradoxalement, 87% des femmes vivent bien leur ménopause (37% d’entre elles disent même très bien vivre cette période).

Pour les Françaises et les Français, la ménopause n’est ni entrée dans le débat public(1) ni en entreprise (2). Pourtant 80 % d’entre eux estiment que c’est un sujet dont il faudrait parler davantage.

Derrière la ménopause, les discriminations liées au vieillissement des femmes en progression.

Plus de 2/3 des Françaises et des Français (66 %) estiment qu’hommes et femmes ne sont pas égaux face au vieillissement et ne sont pas traités de la même manière au travail et dans la société lorsqu’ils avancent en âge. Ils étaient 50 % à penser cela en 2019, preuve d’une prise de conscience nette de l’âgisme que subissent les femmes. 62% estiment qu’avancer en âge freine l’évolution professionnelle (58% des hommes et 66% des femmes). Les femmes ménopausées ou pré-ménopausées sont plus nombreuses à le considérer (68%).

A noter qu’une très large majorité de Français.es (82%) considère que l’avancée en âge devrait être prise en compte dans le cadre du travail.

L’avancée en âge est davantage un sujet de crispation chez les femmes qui sont plus nombreuses à la décrire spontanément de manière négative (37 % contre 28 % chez les hommes). La peur de vieillir est d’ailleurs ressentie davantage chez les femmes (47 % des femmes, 53 % des femmes pré-ménopausées contre 41 % des hommes). Les conséquences négatives de la ménopause sont essentiellement associées au regard porté sur le corps : prendre du poids (70 % des Français.es et plus précisément, 71 % des femmes vs 60 % des hommes), apparence physique (51 % des Français, et plus précisément 39 % des hommes et 53 % des femmes, 60 % même pour les femmes de 45-60 ans). A noter, l’impact de la ménopause sur la santé (45 %) et sur la sexualité (pour 31 % des Français.es, 44 % des hommes et 29 % des femmes) passe après le regard porté sur le corps, preuve de la pression sociale à laquelle les femmes sont confrontées.

La pré-ménopause, période de transition difficile pour les femmes du fait d’un manque de connaissances sur le sujet

Si le passage à la ménopause est bien vécu par 78 % des femmes en pré-ménopause ou ménopause, 1/3 d’entre elles affirme tout de même que cette transition a eu un impact négatif sur leur quotidien.

29% des femmes en général estime que les symptômes de la ménopause ne sont pas facilement identifiables tandis que 37 % des femmes pré-ménopausées déclarent ne pas avoir accès à suffisamment d’informations sur le sujet. Lorsque les femmes parlent de leur pré-ménopause ou ménopause : les conjoints arrivent en 4ème position (39 %) derrière les professionnels de santé (61 %), les amies concernées par le sujet (49 %) et les membres de la famille (42 %).

Près d’une femme pré-ménopausée sur 3 (28 %) admet avoir caché les effets dus à cette transition dans le cadre de sa vie privée alors qu’elles n’étaient que 20 % en 2019. Autre fait marquant, dans la sphère du travail, 26 % des femmes pré-ménopausées affirment avoir caché les effets dus à la ménopause. De manière générale, 44 % des femmes pré-ménopausées ont entendu des commentaires ironiques ou des blagues sur la ménopause et 22 % des remarques négatives, chiffre en progression de 7 points de pourcentage par rapport à 2019.

Hommes comme femmes sont une très large majorité (90 %) à être favorables à la mise en place d’une consultation gratuite pour les femmes de 45 ans et plus, ayant également pour objectif d’informer sur la ménopause.

« La ménopause est une étape normale de la vie. Il est impératif d’ouvrir la discussion pour changer de regard sur la ménopause, et au travers de cela sur l’âge des femmes et le sexisme qui l’entoure, pour faire un pas de plus vers l’égalité femmes-hommes. La Fondation des Femmes est fière de s’unir à nouveau à la MGEN pour briser ensemble le tabou de la ménopause ! » Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des Femmes.

« MGEN se bat depuis sa création pour faire avancer les prises en charges et notamment celles liées à la santé des femmes. Nous considérons qu’informer et lever le voile sur des questions de santé et de société peu abordées fait partie de notre mission. Nous retenons particulièrement de cette enquête que presque une femme sur trois n’identifie pas facilement les symptômes de la ménopause et que deux tiers des répondants pensent qu’il s’agit d’un “sujet de femme”. Un travail d’information, d’ailleurs appelé par une majorité de Français, s’impose donc à toutes et tous », Matthias Savignac, président MGEN.

Fondation des Femmes, MGEN

Méthodologie : Les interviews ont été réalisées en ligne, du 7 au 19 septembre 2023, auprès d’un échantillon de 1 500 personnes, représentatif de l’ensemble de la population française âgée de 18 ans et plus – dont un sur-échantillon de 500 femmes âgées de 45 à 60 ans – selon la méthode des quotas.

(1) Pour 3 Français sur 10 seulement la ménopause apparaît comme « un sujet de société »
(2) Pour moins de 10% des personnes interrogées la ménopause est « un sujet d’entreprise »
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