Matrimoine Les oubliées des manuels d’histoire

Focus sur ces femmes qui ont fait l’Histoire et qui pourtant n’apparaissent toujours pas dans les manuels scolaires. Elles sont mathématiciennes, compositrices, peintresses, astronomes, doctoresses, biologistes, cheffes d’entreprise, femmes politiques, résistantes, autrices, archéologues…
Judith Polgar, la reine des Échecs
Judith Polgar est née à Budapest en 1976. Poussée par son père au même titre que ses sœurs, Judith s’impose rapidement sur la scène des échecs, un domaine largement dominé par les hommes. Elle n’a même pas 16 ans lorsqu’elle décroche le titre de « Grand maître international » devenant ainsi la plus jeune joueuse d’échecs au monde. En 1992, elle ne joue que dans des compétitions masculines. Elle enchaîne les succès et entre dans le top 10 mondial, entrainant jalousies et propos misogynes. Garry Kasparov dira d’elle « Elle a un talent fantastique aux échecs, mais elle est après tout une femme, et tout se résout aux imperfections de la psyché féminine. Aucune femme peut soutenir une bataille prolongée; » En 2002, Judith Polgar bat Kasparov, numéro 1 mondial. Touché dans son égo, celui-ci s’éclipse pour ne pas à avoir à répondre aux questions des journalistes. Il finira par s’excuser sur ses propos misogynes. Judith battra les meilleurs joueurs du monde tels qu’Anatoly Karpov, Viswanathan Anand et même Magnus Carlsen dans une partie amicale.
Judith se retire des échecs à 38 ans et se consacre à la vulgarisation de ce jeu de stratégie auprès des enfants et principalement des filles.
Mary Quant, la créatrice de la mini-jupe qui libère les jambes des femmes.
La Britannique, Mary Quant, est née en 1934. D’origine modeste, elle décroche un poste de couturière à Londres puis en 1955, ouvre un magasin de fripes avec son mari et qui devient un lieu de rencontres d’artistes. Elle décide de créer sa propre collection de vêtements. Dès 1958, elle propose des jupes plus courtes « pour courir plus simplement après un bus ». Elle nomme sa mini-jupe du nom de sa voiture la mini 1000. Mary rencontre un énorme succès. En 1961, elle ouvre une 2ème boutique et exporte aux USA le concept du London look. Elle ouvre des fabriques devant l’afflux de la demande. Elle lance également la mode des imperméables en plastique et du hot pants (short très court) toujours dans l’esprit du « freedom body « à la fin des années 60. Véritable symbole de la mode anglaise, elle inspire le mouvement artistique, Youthquake, mélangeant musique, culture pop et mode.
Isabelle Collin-Dufresne, alias Ultra-Violet, muse de Salvador Dali et égérie psychédélique d’Andy Warhol
La Franco-américaine, Isabelle Collin-Dufresne, rencontre Andy Warhol en 1964. Elle était, alors, la maitresse et muse de Dali. Avec Warhol, elle tourne une vingtaine de films et de documentaires et prend le nom d’Ultra-violet en raison de la couleur violette de ses cheveux et de ses vêtements. Le succès est au rendez-vous et elle devient la super star du roi de la Pop Art. Warhol développe la culture underground dans les locaux de la Factory, un atelier d’artistes avant-gardistes, haut lieu à forger des célébrités à coup de drogues, d’orgies et d’alcools. Ultra-Violet en fait partie mais voit ses ami·es, mourir peu à peu d’overdose. Après un épisode de mort éminente en 1973, elle dénonce, dans un livre autobiographique, Ma vie avec Andy Warhol, son égoïsme et sa soif de gloire au détriment des autres. Encore inconnue de nos jours, Ultra-Violet aura passé 20 ans aux côtés de Warhol en contribuant à sa notoriété. Elle fut pourtant actrice, photographe et artiste plasticienne.
Laurence Dionigi 50-50 Magazine
Photo de Une Frédéric Altmann
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