Brèves On ne touche pas aux budgets qui sauvent des vies. 100 associations féministes alertent sur les coupes budgétaires  qui mettent les femmes en danger

Face aux coupes budgétaires et aux mesures fiscales qui menacent la survie des associations d’aide aux femmes victimes, 100 associations féministes, dont la Fondation des Femmes, le Planning Familial, la Fédération Nationale Solidarité Femmes (FNSF), la Fédération Nationale des CIDFF et Femmes Solidaires, alertent le Premier ministre sur les conséquences dramatiques des restrictions budgétaires en cours. 

Dans une pétition, 100 associations féministes demandent la sanctuarisation immédiate des financements dédiés à la lutte contre les violences faites aux femmes et aux droits sexuels et reproductifs. 

Les coupes budgétaires opérées par l’Etat et les collectivités locales, de 10 à 50%, combinées à des retards de versement persistants, mettent en péril des structures déjà sous tension. L’administration fiscale a révélé il y a quelques jours vouloir réduire les mécanismes incitatifs pour les dons des particuliers aux associations en plafonnant le montant des dons, en abaissant les seuils de déductibilité. Une menace de plus sur la dernière source de financement pour les associations qui reposent sur la générosité du public. 

Conséquence: des lieux d’accueil ferment, dont de nombreuses permanences en milieu rural, des postes essentiels sont supprimés, et des milliers de femmes et d’enfants se retrouveront bientôt privés d’aide, de protection et d’accompagnement. Cela intervient alors même que les besoins continuent d’augmenter.

Entre 2017 et 2022, le financement consacré par l’Etat pour chaque femme victime de violences  avait déjà chuté de 25 % du fait de l’explosion des demandes d’aide. De fait,  les violences ne faiblissent pas : en 2023, 103 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint. Alors que les besoins continuent d’augmenter, face aux baisses de crédits, les associations tirent aujourd’hui la sonnette d’alarme :

  • Chaque fermeture de permanence, c’est une femme de plus livrée à son agresseur.
  • Chaque juriste licenciée, c’est une plainte qui n’aboutira pas.
  • Chaque séance d’éducation sexuelle annulée, ce sont des agressions sexuelles qui ne seront pas évitées. 

Les signataires appellent le gouvernement à un engagement immédiat :

  1. Sanctuariser les financements existants pour les associations de lutte contre les violences et d’accès aux droits des femmes.
  2. Ne pas toucher aux mesures incitant à la générosité.
  3. Prévoir dès le projet de loi de finances 2026 un budget à la hauteur des besoins réels, c’est-à-dire 2,6 milliards d’Euros, en tenant compte de l’augmentation des sollicitations et du rôle crucial de ces associations dans la protection des victimes. 
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