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Quand les vacances d’été se transforment en huis clos pour les victimes de violences conjugales

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Depuis le début de l’année, elles sont 48 à avoir été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint.

Et nous savons que ce chiffre va encore augmenter après l‘été car les violences ne prennent pas de vacances, au contraire.

L’été, les femmes victimes de violences sont davantage exposées aux violences de leur conjoint.

Avec les congés et les vacances scolaires, les habitudes sociales sont rompues : plus d’échappatoire au travail, moins d’interactions sociales avec les collègues et proches, plus d’aller-retour à l’école pour déposer les enfants.

Le conjoint violent installe alors un huis clos délétère qui transforme le foyer ou le lieu de vacances en prison.

Pour les femmes victimes de violences conjugales, l’été s’apparente à un confinement, semblable à celui de la pandémie de Covid-19, au cours duquel les violences avaient augmenté de 30 % dès la première semaine. (ONU Femmes, 2020)

Le conjoint violent en profite pour étendre son emprise et accroître le contrôle sur sa conjointe et ses enfants. Une escalade de violences continues et répétées qui peuvent s’aggraver pendant ces périodes d’isolement social :  “Au tribunal, on entend souvent les accusés dire si elle n’était pas pour moi, elle n’était pour personne d’autre”. C’est un véritable crime de possession qui se joue, peu importe les répercussions, qu’elles soient juridiques ou vis à vis des enfants survivants.” Sandrine Bouchait, Union Nationale des Familles de Féminicides (UNFF)

L’intensification des violences conjugales pendant les vacances peut être un élément moteur du départ pour de nombreuses femmes. Parce qu’elles veulent protéger leurs enfants, et parce qu’elles ont peur pour leur vie, il est fondamental que lorsqu’elles décident de partir, elles puissent trouver un soutien associatif fort pour être soutenues et protégées face au risque de féminicide. 

Le risque de féminicide est au plus haut lorsque la victime décide d’échapper à son conjoint violent. C’est pour cela que les associations doivent être très présentes et  suffisamment financées pour préparer le départ, accueillir, accompagner et héberger les femmes et leurs enfants pour qu’elles n’aient pas à retourner au domicile.

Il est très difficile de partir, surtout quand on a des enfants. C’est le départ qui motive le passage à l’acte donc il faut qu’il soit bien préparé afin que les femmes n’aient pas à retourner chez elles une fois parties. L’UNFF met à disposition des femmes qui appellent des documents pour les aider à préparer leur départ en amont et les oriente vers des associations spécialisées locales pour les protéger au mieux quand elles quittent leur domicile”.

“Contrairement aux idées reçues, il n’y a des violences physiques antérieures que dans 50 % des cas de féminicides. Il y a par contre toujours du contrôle coercitif et des signaux faibles auxquels il est important d’être sensibilisé.e pour pouvoir protéger au mieux les femmes et éviter des drames.” Sandrine Bouchait, Union Nationale des Familles de Féminicides (UNFF)

Fondation des Femmes