DOSSIERS \ Ces femmes dans nos oreilles Podcasts : et maintenant, j’écoute quoi ?

Vous l’avez compris, le monde des podcasts est un océan de pépites. Mais parfois, il est difficile de savoir par quoi commencer, ou de trouver une nouvelle émission à binge- écouter. Si vous avez déjà dévoré La Poudre, Les Couilles sur la Table, Un Podcast à Soi et Yesss mais que vous ne savez pas quoi écouter ensuite ; ou si vous voulez savoir ce qu’écoute vos podcasteuses préférées, ces infos sont pour vous ! Tour à tour, Lauren Bastide, Victoire Tuaillon, Charlotte Bienaimé et Margaïd Quioc ont partagé avec nous leurs meilleures recommandations. A vos oreilles !

Lauren Bastide

Modern Love est au départ une chronique très populaire du New York Times. Dans ce podcast, animé par Meghna Chakrabarti et Daniel Jones, les autrices/auteurs de la chronique lisent leurs textes et discutent de leur impact.

Pourquoi les musées sont ils remplis de femmes nues à côté d’hommes habillés ? Pourquoi les grands génies sont ils tous des hommes ? Pourquoi l’art représente-t’il autant de scènes de viol ? Pourquoi oublie t’on si souvent de parler des personnages noirs dans les tableaux ? Et pourquoi Picasso était-il si méchant ?

Intime et Politique est le flux de podcasts féministes de Nouvelles Écoutes, proposé par Lauren Bastide. A travers des documentaires sonores de quatre à six heures, Intime et Politique s’attaque aux racines des discriminations sexistes et des stéréotypes de genre. Dans cette première saison, trois réalisatrices/réalisateurs activistes exploreront la thématique des corps sexués des femmes et proposeront de décaler le point de vue. La première à se prêter à l’exercice : la réalisatrice Ovidie.

D’habitude, lorsque l’on parle du suicide, on utilise les mots magiques « il faut juste demander de l’aide ». Mais Honor Eastly sait que ce n’est pas si simple. Ayant elle-même été au bord de suicide, elle dispose de plusieurs années de notes vocales et de pages de journal intime sur le sujet. Ces enregistrements sont la base de ce podcast.

Ce podcast s’adresse à tout.es celles et ceux qui se sont déjà demandés si la vie valait la peine d’être vécue. Parfois déchirant et désespéré, mais aussi drôle et plein de charme, No Feeling Is Final est l’histoire de la différence, de l’identité, et des raisons de rester envie.

Victoire Tuaillon

Des personnalités sportives aux parcours exceptionnels, des histoires dans lesquelles leur corps ont joué un rôle essentiel. Anne-Cécile Genre a retrouvé la championne rebelle du patinage artistique. Aux Jeux olympiques de 1998, Surya Bonaly réalise un salto arrière, figure extrêmement dangereuse et interdite en compétition. « Surya Bonaly : corps et lames » est la première saison de Hors Limites.

A-t-on vraiment besoin du genre sur les papiers d’identité ? Pourquoi traiter quelqu’un d’enculé, c’est homophobe ? Un jeudi sur deux, Camille Regache propose de déconstruire tout ce qui est considéré comme naturel et inné en ce qui concerne l’identité de genre et la sexualité. Camille est un podcast de Binge Audio destiné aux lesbiennes, gay, bi, trans et surtout aux hétéros.

Charlotte Bienaimé

Chaque mardi, depuis sa piaule lyonnaise, Livo découpe les journaux avec son micro. Il écoute la presse et lit la radio. Monte, remonte et démonte les infos. Et parfois il dégaine son micro et va chercher l’info dans la rue pour confronter la petite musique médiatique à l’autre réalité du terrain. Parodies, détournements, reportages et collages, cet artisan du son propose d’entendre l’actu d’un autre œil. Une production ARTE Radio.

Tous les jours, une demi-heure de reportage sans commentaire. Inspirés par la célébrissime émission de radio américaine This American Life, Les Pieds sur Terre s’organisent désormais autour de récits, d’histoires vraies, une, deux ou trois par émission, qui tournent autour d’un même thème. Ces histoires sont racontées à la première personne et nourries d’éléments de reportage.

Dans son roman Les Guerrillères, l’écrivaine et théoricienne lesbienne Monique Wittig écrit « fais un effort pour te souvenir, ou à défaut, invente ». Cette phrase a quelque chose qui hante. Elle s’adresse aux lesbiennes, et dit, en substance : « Cherche cette, ton, histoire, cette histoire à trous, cette histoire qui manque, dont on t’a amputée. Et à défaut de la trouver ; cette histoire qui parle aussi de toi, qui t’est dissimulée ; compose avec ce manque, fais-la, écris-la, fabrique-la. Crée ». Monique Wittig, en quelque sorte, nous exhorte. Voilà peut-être le point de départ le plus intime de ce projet. Une série documentaire largement hantée par le spectre de Monique Wittig… Tant elle a été pour moi, et bien d’autres qui ont pu avoir accès à ses écrits, essentiels, dans nos « parcours lesbiens ». Je dois à Wittig la force de prononcer cette formule « je suis lesbienne ». Car je n’ai longtemps vu que des désavantages, que des coûts, et des coups, à sortir du placard. Malgré la mascarade que représentaient mes couples socialement acceptés et mes performances, contraintes et maladroites, de féminité hétéro. En partie car cela « n’existait pas » dans ma petite ville auvergnate, que je n’avais pas accès à toutes celles qui étaient là, qui m’avaient précédées, à toute la force de cette contre-culture foisonnante, les propositions artistiques, intellectuelles, politiques radicales des « comme moi ». Qui se sont construites dans la marge, en déconstruisant, dans leur chair déjà, les normes et les canons. Cette histoire, subjective, des lesbiennes est le fruit de mes propres explorations et rencontres mais elle raconte aussi comment l’historiographie officielle est hétéro-centrée, comme les représentations culturelles dominantes tendent encore à effacer les minorités, en l’occurrence lesbienne. 

Les promeneuses/promeneurs choisissent parfois de créer un raccourci dans l’herbe, pour atteindre plus vite une route ou une passerelle. Les urbanistes appellent ce phénomène « les chemins de désir ». Des sentiers illégaux, imprévus, nés du désir de l’usager et non d’un tracé imposé. Dans ce podcast de fiction, une femme explore les chemins du désir féminin, ses contre-allées déroutantes, ses ruelles cachées, ses zones de liberté. Comment l’imaginaire érotique se construit parfois loin de la vie amoureuse réelle. Dans une langue superbe, à la fois moderne et réfléchie, l’autrice retrace une vie de fantasmes et de plaisirs solitaires : de la découverte d’une BD de charme dans le grenier de sa grand-mère aux vidéos X disponibles aujourd’hui. A chaque épisode correspond une avancée technologique : le film de Canal+, l’Internet, le hentai (1) … Cette histoire singulière est aussi celle d’une génération, et ces chemins dévoilés peuvent être empruntés par tout.es. 

Margaïd Quioc

Vous avez toujours rêvé de connaître les péripéties secrètes du couple de vos bruyant.es voisin.es, ce qui a transformé la personnalité de votre cousin.ne, la raison pour laquelle votre collègue n’arrive plus à faire confiance à personne. Toutes les deux semaines, Transfert vous raconte une histoire vraie, excitante, prenante, émouvante, et en creux le monde moderne et ceux qui l’habitent. Un podcast de Slate.fr présenté par Charlotte Pudlowski.

Léonor Guénoun 50-50 magazine

Hentai est un mot japonais qui signifie « transformation », « métamorphose », « perversion », mais qui est utilisé en Occident pour désigner des mangas et des anime à caractère pornographique. Wikipedia

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