Révolutions arabes : quels enjeux pour les femmes ? Pas de démocratie sans égalité

EDITO. « Pas de démocratie sans égalité ! » C’est le slogan lancé par les Tunisiennes pendant les manifestations. La démocratie avec une pleine égalité entre les femmes et les hommes représente l’enjeu principal pour les femmes dans les révolutions qui ont lieu aujourd’hui dans le monde arabe.
Lors des soulèvements en Tunisie et en Egypte, elles étaient présentes dans les manifestations, sur les blogs, dans les réseaux sociaux. Des femmes ont manifesté également à Bahreïn, au Yémen, en Jordanie… Elles sont partout actives dans les associations de défense de droits des femmes.

Mais déjà, elles sont mises à l’écart des nouveaux paysages politiques et s’inquiètent de signaux négatifs comme le fait qu’il n’y ait aucune femme dans le nouveau Comité constitutionnel créé en Egypte après la chute de Hosni Moubarak, ou que certains partis politiques tunisiens se déclarent contre l’égalité entre les femmes et les hommes en matière d’héritage.

Que revendiquent les femmes ? Ces révolutions sont-elles une chance pour elles ? Seront-elles entendues ? Les législations pourront-elles enfin évoluer dans le sens d’une égalité pleine et entière ? Les réserves à la Convention pour l’élimination des discriminations à l’égard des femmes seront-elles enfin levées ?
Autant de questions auxquelles nous voulons répondre dans ce dossier élaboré en partenariat avec la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme.

Alors que les femmes avaient participé massivement aux luttes pour la décolonisation, elles ont été oubliées lors des indépendances, le seront-elles aussi après les soulèvements actuels ?

Interview de Souhayr Belhassen, présidente de la FIDH


La FIDH et EGALITE donnent la parole à des femmes, des associations, qui luttent depuis longtemps ou plus récemment pour les droits des femmes en Tunisie, en Egypte, en Libye, en Algérie, au Maroc, à Bahreïn, au Yémen, en Jordanie…

Des articles seront publiés tout au long du mois de mars sur le site de la FIDH et celui d’EGALITE pour que ne soient pas oubliés les droits de la moitié de la population des pays arabes.

Et parce que comme le dit Sophie Bessis, secrétaire générale adjointe de la FIDH, dans notre interview  publiée demain : « Une démocratie sans égalité des sexes serait une démocratie tronquée ».

EGALITE


(*) La Cedaw (Convention pour l’élimination de toutes les formes de discriminations à l’égard des femmes) a été adoptée le 18 décembre 1979 par les Nations unies. Aujourd’hui, elle a été ratifiée par 185 pays, soit 90 % des Etats membres des Nations unies, mais elle demeure largement violée. La plupart des pays arabes y ont émis des réserves, allant jusqu’à vider les ratifications de leur sens.


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